Introduction
Le Psaume 104 est un chant de louange à l’Éternel, Créateur et soutien de sa création. Le Psaume 103 chante la bonté de l’Éternel envers son peuple. Le Psaume 104 chante davantage la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu envers toute la création (cf. Apo 4:11).
Nous trouvons cinq psaumes relatifs à la création :
1. Le Psaume 8 La création et l’homme (Psa 8:4-9).
2. Le Psaume 19 La création et la loi, la parole de Dieu (Psa 19:2-7).
3. Le Psaume 29 Les forces de la nature, en particulier le tonnerre (Psa 29:3-9).
4. Le Psaume 104 Le cosmos, qui parle de la puissance éternelle et de la divinité de Dieu (Psa 104:1-32 ; Rom 1:20 ; Gen 1:1-31 ; 2:1-25).
5. Le Psaume 148 Toute la création se joint à la louange de l’Éternel (Psa 148:1-14).
Structure du psaume
Versets 1-4 Les cieux
Versets 5-9 La terre
Versets 10-13 Les eaux
Versets 14-18 Les plantes
Versets 19-23 Les lumières : organisation du temps
Versets 24-30 La sagesse de Dieu dans la création
Versets 31-35 Louange en réponse à la création
1 - 4 Dieu est merveilleusement grand
1 Mon âme, bénis l’Éternel ! Éternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand, tu es revêtu de majesté et de magnificence ! 2 Il s’enveloppe de lumière comme d’un manteau ; il étend les cieux comme une tenture. 3 Il joint les poutres de ses chambres hautes dans les eaux ; il fait des nuées son char ; il se promène sur les ailes du vent. 4 Il fait ses anges des esprits, et ses serviteurs des flammes de feu.
Le psaume commence et se termine par le même appel que le Psaume 103 à « mon âme » pour bénir l’Éternel (verset 1 ; verset 35 ; Psa 103:1,22). La raison de bénir l’Éternel est différente. La raison de bénir l’Éternel au Psaume 103 est sa bonté et sa fidélité ; ici, au Psaume 104, cette raison est la majesté et la gloire de Dieu dans la création.
Ensuite, le psalmiste s’adresse directement à Dieu. Il L’appelle « Éternel, mon Dieu ». Il a une relation personnelle avec le Créateur des cieux et de la terre et Le connaît comme « mon Dieu ». Il s’adresse à Lui avec audace. Il n’est pas question de popularité envers Dieu. Au contraire, plein d’admiration et avec un profond respect, il Lui dit : « Tu es merveilleusement grand ». Ce n’est pas la création, mais Dieu qui mérite d’être magnifié.
Il voit aussi que l’Éternel est « revêtu de majesté et de magnificence ». Cela souligne la dignité royale de son règne sur la création. C’est ainsi que l’Éternel s’est révélé à lui. Sans révélation, nous ne savons pas qui est Dieu. Lorsqu’Il se révèle, sa majesté et sa magnificence deviennent visibles. Il devient alors évident qu’Il règne sur l’univers. Nous reconnaissons Dieu par ce qui devient visible de Lui. Dieu s’est rendu visible à nous dans sa création, ce qui signifie que nous y voyons « sa puissance éternelle et sa divinité » (Rom 1:20).
Puis le psalmiste passe de parler à l’Éternel à de parler sur l’Éternel. Nous retrouvons plus souvent dans le psaume ce passage de parler à l’Éternel à de parler sur l’Éternel. Il dit de Lui qu’Il « s’enveloppe de lumière comme d’un manteau » (verset 2). Cela nous ramène sans aucun doute au premier jour de la création, le jour où Dieu créa la lumière (Gen 1:3-5). Cette lumière n’est pas la lumière du soleil, car le soleil n’a été créé que le quatrième jour de la création. Ce que Dieu crée ne vient pas de rien, mais de lui-même. « Dieu est lumière » (1Jn 1:5) et est « dans la lumière » (1Jn 1:7). Il habite « la lumière inaccessible » (1Tim 6:16). Ici, nous lisons qu’Il s’enveloppe de lumière.
Quand il est dit qu’Il s’enveloppe de lumière, cela signifie qu’Il laisse la lumière de briller de manière voilée (cf. Hab 3:4). Si Dieu devait se révéler dans la lumière absolue, ce serait la fin de l’humanité et de la création. Il s’est révélé dans la lumière voilée en Christ (Jn 1:18). En Christ, la lumière de Dieu est entrée dans le monde sans le consumer.
Comme déjà dit, Dieu se révèle dans sa création. Nous le voyons lorsque nous regardons « les cieux », qu’Il a étendus « comme une tenture » (cf. Psa 19:2,5) pour y habiter. Il se révèle en eux. La tenture recouvre la terre (Ésa 40:22), nous pouvons donc aussi voir cette tente comme un lieu où les gens peuvent vivre sur la terre. Lorsqu’une tenture est étendu, il crée un espace pour vivre en dessous. Il en est de même pour les cieux, qui sont étendus, créant un espace pour vivre en dessous, à savoir la terre.
Au-dessus des cieux étendus, le ciel bleu, le psalmiste peut voir avec son œil de l’esprit les « chambres hautes » divines, les chambres du palais céleste de Dieu (verset 3). Il relie les poutres de ces chambres dans les eaux, c’est-à-dire aux eaux au-dessus de la terre. Nous voyons ici une référence au deuxième jour de la création (Gen 1:6-8). Dieu donne à l’eau, qui n’a aucune stabilité, la stabilité d’y établir sa demeure par sa puissance.
Le psalmiste dit ensuite que Dieu « fait des nuées son char » et qu’Il « se promène sur les ailes du vent » (cf. Ésa 19:1 ; Psa 18:11). Ici, nous voyons que Dieu est étroitement engagé avec la terre. Les nuées et le vent symbolisent son règne sur la terre. Il chevauche et Il se promène au-dessus de la terre et la gouverne tout.
Pour son règne sur la terre, Il déploie « ses anges » qu’Il fait « des esprits » (verset 4 ; cf. Psa 103:20-22). Il fait « ses serviteurs des flammes de feu ». Cela fait référence aux vents (= esprits), par exemple les tempêtes, et au feu flamboyant, par exemple la foudre. Cela représente les anges, qui sont des esprits au service de Dieu. Ce sont des messagers de Dieu qui, aussi, comme des chérubins avec un feu flamboyant, gardent la sainteté de Dieu.
Ils sont subordonnés au Messie, qui est le Fils, tandis que les anges sont des serviteurs (Héb 1:7). Ils proclament que Dieu est « un feu consumant » (Héb 12:29). Dieu est entouré de serviteurs, d’êtres intelligents tels que les anges et d’éléments inertes tels que les nuées et le vent. Il utilise tous ces serviteurs selon son plaisir et sa sagesse.
5 - 9 Une limite mis aux eaux
5 Il a fondé la terre sur ses bases ; elle ne sera pas ébranlée, à toujours et à perpétuité. 6 Tu l’avais couverte de l’abîme comme d’un vêtement, les eaux se tenaient au-dessus des montagnes : 7 À ta menace, elles s’enfuirent ; à la voix de ton tonnerre, elles se hâtèrent de fuir : 8 Les montagnes s’élevèrent, les vallées s’abaissèrent au lieu même que tu leur avais établi ; 9 tu as mis [aux eaux] une limite qu’elles ne dépasseront pas ; elles ne reviendront pas couvrir la terre.
Ce que le psalmiste décrit au verset 5 correspond à l’œuvre de Dieu telle que décrite en Genèse 1, mais il le fait de manière poétique. Cela nous rappelle le troisième jour de la création. Le sec paraît (Gen 1:9-10 ; cf. Job 38:4-6). Dieu « a fondé la terre sur ses bases » (cf. 1Sam 2:8 ; Psa 96:10b). L’Éternel est le Créateur des cieux et de la terre. Il est aussi le soutien de la création, car la terre « ne sera pas ébranlée, à toujours et à perpétuité ».
Au verset 6, nous voyons une référence à l’histoire du déluge (Gen 7:17-20). Nous reconnaissons aussi la main de l’Éternel dans cette histoire (Gen 7:4). Le déluge historique est nié au temps de la fin, le temps dans lequel nous vivons (2Pie 3:3-6).
Le psalmiste décrit la fin du déluge comme Dieu s’adressant aux eaux d’une manière menaçante (verset 7). Puis elles s’enfuient. Elles s’enfuient précipitamment, poursuivies par le tonnerre de Dieu.
Après la puissance de Dieu dans le déluge, les montagnes s’élevèrent et les vallées s’abaissèrent au lieu même que Dieu « leur avait établi » (verset 8). Lorsqu’Il fit paraître le sec, Il donna aux eaux de la mer leur place en tant qu’océans dans les vallées.
La mer est sous l’autorité de Dieu. Dans son pouvoir sur la mer, Il a mis une limite aux eaux (verset 9 ; Job 38:8-11). La terre ne sera plus recouverte d’eau. La raison pour laquelle il y a eu un déluge mondial est la méchanceté de l’homme. Par la suite, Dieu a dit qu’Il ne détruirait plus le monde par l’eau (Gen 9:11-17).
Cela ne signifie pas que le jugement de Dieu ne s’abattra pas à nouveau sur la terre si l’homme persiste dans son péché. Cependant, ce jugement ne se produira pas par un nouveau déluge, mais par le feu. Pierre dit que « le monde d’alors fut détruit, étant submergé par de l’eau », mais que « les cieux et la terre de maintenant » périront par le feu. Pour cela, ils « sont réservés » et « gardés » (2Pie 3:6-7).
10 - 18 Dieu prend soin de sa création
10 Il a envoyé les sources dans les vallées : elles coulent entre les montagnes ; 11 elles abreuvent toutes les bêtes des champs ; les ânes sauvages y étanchent leur soif. 12 Les oiseaux des cieux demeurent auprès d’elles ; ils font résonner leur voix entre les branches. 13 De ses chambres hautes, il abreuve les montagnes ; la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. 14 Il fait germer l’herbe pour le bétail, et les plantes pour les mettre au service de l’homme, faisant sortir le pain de la terre, 15 et le vin qui réjouit le cœur de l’homme, faisant reluire son visage avec l’huile ; et avec le pain il soutient le cœur de l’homme. 16 Les arbres de l’Éternel sont rassasiés, les cèdres du Liban, qu’il a plantés, 17 où les oiseaux font leurs nids. Les pins sont la demeure de la cigogne. 18 Les hautes montagnes sont pour les bouquetins ; les rochers sont le refuge des damans.
« Les sources », où nous pouvons penser à des nuages de pluie, sont contrôlées par Dieu (verset 10 ; cf. Job 37:11-12 ; 38:25-26). Il détermine qu’elles doivent déverser leur eau « entre les montagnes », faisant couler les cours d’eau vers les vallées. Ce sont les lits de rivières asséchées, les oueds. Lorsqu’il pleut, ils se remplissent et forment des rivières qui coulent entre les montagnes. Les sources d’eau sont les lieux où l’eau des oueds se rassemble.
Grâce à ce système d’arrosage créé par Dieu, « toutes les bêtes des champs » ont de l’eau à boire (verset 11). C’est ainsi qu’Il les maintient en vie. « Les ânes sauvages y étanchent leur soif ». Les ânes sauvages vivent dans le désert aride et ont désespérément besoin d’eau. Les bêtes les plus indomptables, qui vivent loin des humains et sont totalement indépendantes de leur aide, font l’objet des soins de Dieu.
Dieu veille aussi à ce que les oiseaux puissent boire. Il a créé les points d’eau pour que « les oiseaux des cieux » puissent y vivre (verset 12). Les arbres et les plantes poussent près des eaux où les oiseaux peuvent vivre et trouver leur nourriture. Ils s’y abreuvent et retournent à leur place dans les branches où ils font entendre leur voix en chantant à la gloire de Dieu, comme pour Le remercier de prendre soin d’eux.
L’eau provient directement de la présence de Dieu, « de ses chambres hautes » (verset 13). De là, Il « abreuve les montagnes ». Que « la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres » signifie que les rivières, fruit du travail de Dieu qui fournit la pluie, rassasie la terre d’eau, la rendant fertile. Par la pluie, Dieu « fait germer l’herbe pour le bétail », ainsi que des cultures telles que « les plantes pour les mettre au service de l’homme » (verset 14). De cette manière, Dieu fait « sortir le pain de la terre » pour toutes les créatures sur la terre.
Le vin, l’huile et le pain (verset 15) sont présentés comme des aliments provenant de la terre. En fait, ce sont les produits finis du raisin, des olives et du froment après leur transformation par l’homme. Il est bon de continuer à voir que le produit final a son origine dans la terre où Dieu a permis qu’il pousse (1Cor 3:7). Il est aussi bon de se rappeler que le produit final n’a vu le jour que parce que Dieu a donné à l’homme la sagesse et la force de le faire. Nous voyons ici que le Seigneur n’est pas seulement le Créateur. Il est aussi le soutien de la création, de ses créatures et donc aussi de l’homme.
Les trois matières premières à partir desquelles les produits finaux sont fabriqués sont le résumé du fruit du pays promis. Elles sont souvent mentionnées dans la même phrase : « ton blé, et ton moût, et ton huile » (Deu 7:13 ; 11:14 ; 12:17 ; 14:23 ; 18:4). Le mout [jus de raisin tout juste pressé, qui commence à fermenter pour donner le vin nouveau] est ici lié à la joie (cf. Jug 9:13 ; Ecc 10:19). L’huile est une image du Saint Esprit dont le croyant est oint (1Jn 2:20,27). Dans le pain, nous voyons une image du Seigneur Jésus, qui est le pain de vie (Jn 6:35).
Il y a non seulement une abondance de tout sur cette seule terre, mais aussi une grande diversité. Avec l’eau que Dieu donne, « les arbres de l’Éternel sont rassasiés » (verset 16). Les arbres s’élèvent de manière impressionnante au-dessus de l’herbe. C’est pourquoi on les appelle « les arbres de l’Éternel ». Comparez « les cèdres de Dieu », qui sont les cèdres puissants (Psa 80:11). Les arbres produisent de nombreux types de fruits, mais aussi du bois pour bâtir. Le bois peut aussi servir de bois de chauffage, à la fois pour les sacrifices et pour la cuisine.
Les arbres sont aussi un lieu où les oiseaux font leurs nids, où ils ont leurs petits et où ils sont nourris et protégés (verset 17 ; verset 12). La cigogne est mentionnée par son nom, tout comme les pins, les arbres où elle fait son nid. La cigogne est un oiseau impur (Lév 11:19 ; Deu 14:18), mais elle connaît sa saison (Jér 8:7) et a également sa demeure fixe. Dieu lui a donné les deux.
Dieu a fait une demeure différente pour les bouquetins et les damans (verset 18). Dieu a donné à chaque animal sa propre demeure. Là, il se sent chez lui et en sécurité. Par exemple, les « hautes montagnes », difficiles à gravir pour l’homme, sont un domaine qui offre une protection au « bouquetin ». De même, « les rochers sont le refuge des damans », qui sont un peuple impuissant (Pro 30:26).
19 - 23 Dieu règle le rythme du jour et de la nuit
19 Il a fait la lune pour les saisons ; le soleil connaît son coucher. 20 Tu amènes les ténèbres, et la nuit arrive : alors toutes les bêtes de la forêt sont en mouvement ; 21 les lionceaux rugissent après la proie, et pour demander à Dieu leur nourriture. 22 Le soleil se lève : ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. 23 [Alors] l’homme sort à son ouvrage et à son travail, jusqu’au soir.
Dieu a aussi créé une horloge unique (verset 19). Cela nous rappelle le quatrième jour de la création (Gen 1:14-19). Cette horloge de Dieu ne va jamais vite ni lentement, mais toujours à l’heure. L’homme peut synchroniser son horloge avec elle. Il ne peut pas la changer non plus. Il est sage de s’y adapter autant que possible. L’économie des 24 heures rompt avec cette régularité, ce qui perturbe considérablement la vie familiale et sociale.
La lune a été faite par Dieu « pour les saisons ». Il a ainsi fait des mois une unité de temps. Dieu a aussi donné ces saisons à son peuple en ce qui concerne les différents jours de fête qu’Il voulait qu’ils consacrent à Lui (Lév 23:2,4). Le mot « saisons » est traduit par « jours solennels », ce sont les temps fixés, en Lévitique 23. Cela fait référence aux moments où l’Éternel voulait rencontrer son peuple. Certaines des fêtes de l’Éternel sont déterminées par la lune : la Pâque et la fête des tabernacles ont lieu lorsqu’il y a la pleine lune, et la fête des trompettes lorsqu’il y a la nouvelle lune.
« Le soleil » est présenté comme un corps céleste qui « connaît son coucher ». Il est toujours obéissant à l’ordre de Dieu à cet égard. Il ne se couche jamais avant l’heure. L’homme sait exactement ce qu’il attend du soleil. Il en est de même pour les autres créatures qui dépendent du soleil, en particulier les animaux nocturnes, car elles peuvent sortir lorsque le soleil se couche. Tout est au service du bien-être des humains et des animaux.
Le psalmiste s’adresse à nouveau directement à Dieu lorsqu’il parle des ténèbres et de la nuit (verset 20). Dieu « amène les ténèbres, et la nuit arrive ». Les ténèbres viennent et la nuit tombe à la suite d’un acte de Dieu. Alors la vie ne s’arrête pas, mais les animaux nocturnes commencent à vivre. « Toutes les bêtes de la forêt sont en mouvement », ils sortent à la recherche de nourriture.
« Les lionceaux » se font entendre (verset 21). Ils « rugissent après la proie, et pour demander à Dieu leur nourriture ». Dieu le leur donne (cf. Job 39:1-2 ; Psa 147:9). Ils sont un exemple pour d’innombrables personnes qui dévorent la nourriture sans aucune pensée pour Dieu. Le croyant demandera à Dieu de la nourriture et Le remerciera pour la nourriture qu’Il donne (Mt 6:11 ; 1Tim 4:4-5). Cela montre une fois de plus que l’Éternel est le soutien de ses créatures. Il ne s’agit pas de l’Éternel en tant que Créateur, mais en tant que soutien. Lorsqu’Il a créé les cieux et la terre, il n’y avait ni prédateurs ni proies, les animaux vivaient en harmonie les uns avec les autres. Il s’agit de la période qui a suivi la chute de l’homme.
La nuit se termine quand « le soleil se lève » (verset 22). La lumière apparaît et les ténèbres sont dissipées. Une nouvelle situation se présente. Les animaux nocturnes savent que leur temps pour trouver de la nourriture est terminé. Il est temps de dormir. Ils « se retirent et se couchent dans leurs tanières ». Ils y restent jusqu’à ce que le soleil se couche à nouveau.
Lorsque le soleil se lève, c’est l’heure pour l’homme de se réveiller, de se lever et de sortir « à son ouvrage » (verset 23). Une fois arrivé sur son lieu de travail, il commence « son travail ». Il s’y consacre « jusqu’au soir ». Il trouve sa pleine satisfaction dans son travail, qu’il est permis d’accomplir avec toute sa créativité et son habileté.
24 - 29 Dieu a tout fait avec sagesse
24 Que tes œuvres sont nombreuses, ô Éternel ! tu les as toutes faites avec sagesse. La terre est pleine de tes richesses. 25 Cette mer, grande et vaste en tous sens ! Là se meuvent sans nombre des animaux, les petits avec les grands ; 26 là se promènent les navires, [là] ce léviathan que tu as formé pour s’y ébattre. 27 Tous s’attendent à toi, afin que tu leur donnes leur nourriture en son temps. 28 Tu leur donnes, ils recueillent ; tu ouvres ta main, ils sont rassasiés de biens. 29 Tu caches ta face, ils sont troublés ; tu retires leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière.
Toutes les structures précédentes ont été créées par Dieu avec précision. Tout s’emboîte comme les rouages d’une horloge. Il a donné à chaque chose de la création une place et un temps fixes et prend soin à la fois de la vie et de la matière inanimée. Le cycle complet du temps et de la vie vient de Lui et Il le maintient. Nous ne pouvons que nous exclamer d’admiration avec le psalmiste : « Que tes œuvres sont nombreuses ! » (verset 24).
Le psalmiste s’adresse à nouveau directement à Dieu. Il Lui dit que toutes ses œuvres témoignent de sa sagesse. Il a « toutes faites avec sagesse ». Où que nous regardions sur la terre ou dans les mers les plus profondes, nous voyons partout ses richesses. Lorsque nous regardons la création avec un télescope, un microscope ou même un microscope électronique, nous voyons sa sagesse et ses richesses. La terre en est pleine, de jour comme de nuit. Tout est à Lui, c’est sa possession. Quel pauvre fou aveugle est celui qui pense que la terre et toute vie sur elle sont nées ‘par hasard’ et se sont développées par évolution.
Puis le psalmiste regarde la mer (verset 25). Ce qu’il voit le submerge. Il voit à quel point la mer est « grande et vaste ». La mer est pleine de vie. « Là se meuvent sans nombre des animaux. » Elles n’ont pas toutes la même taille, car il y a « les petits avec les grands ». Dieu a aussi créé une grande diversité dans la mer. Nous reconnaissons ici le cinquième jour de la création (Gen 1:20-23).
Sur la mer, « se promènent les navires » (verset 26). Cela se remarque aussi lorsque le psalmiste regarde la mer. La mer porte les navires. C’est un spectacle merveilleux. Les navires traversent la mer grande et vaste vers des régions autrement inaccessibles. Dieu a permis à l’homme de naviguer sur la mer.
Une autre chose qui est remarquable à propos de la mer, c’est qu’elle est le terrain de jeu d’une créature marine particulière. Dieu a formé « ce léviathan [...] pour s’y ébattre ». La description de cet animal dans le livre de Job montre qu’il s’agit d’un géant indomptable, comme un dinosaure, que l’homme est incapable de soumettre (voir le commentaire sur Job 40:25-32 ; 41:1-26). Mais Dieu le traite avec ‘une facilité ludique’. Il lui montre l’espace où il peut se déplacer. Il ne peut pas aller plus loin. Il est complètement sous le pouvoir de Dieu.
Toute vie sur la terre dépend de Dieu. Les bêtes le savent instinctivement. Ils attendent, comme le psalmiste le dit à Dieu, tous « à toi, afin que tu leur donnes leur nourriture en son temps » (verset 27). Avec cela, nous pouvons relier le sixième jour de la création, qui ne concerne pas seulement la création des animaux et des humains, mais aussi l’approvisionnement en nourriture des humains et des animaux (Gen 1:29-30).
Ils n’ont pas leurs propres sources de nourriture. Dieu doit les leur donner. Même s’ils peuvent faire des réserves de nourriture, c’est parce que Dieu la leur donne. Quand Dieu donne, ils vont le chercher (verset 28 ; cf. Exo 16:4 ; Rut 2:8). Ils reçoivent la nourriture de sa main ouverte. Ouvrir la main signifie donner (Deu 15:8,11). De cette façon, « ils sont rassasiés de bien ». Quand Dieu ouvre sa main pour donner, Il donne avec une main généreuse. Il donne aussi toujours du bien, et tellement que celui qui le reçoit en est comblé.
Il est aussi possible que Dieu cache sa face (verset 29). C’est une chose terrible, qui provoque une telle peur qu’ils en sont « troublés ». C’est encore pire quand Il retire « leur souffle ». Alors « ils expirent et retournent à leur poussière ». La vie et la mort sont entre les mains de Dieu. Tout dépend de Lui. Toute vie prend fin quand Il se retire.
30 - 32 La gloire de Dieu est à toujours
30 Tu envoies ton esprit : ils sont créés ; et tu renouvelles la face de la terre. 31 La gloire de l’Éternel sera à toujours ; l’Éternel se réjouira en ses œuvres. 32 Il regarde vers la terre, et elle tremble ; il touche les montagnes, et elles fument.
Retirer le souffle n’est pas le dernier mot de Dieu concernant sa création. Au verset 30, le psalmiste décrit la nouvelle vie après une sécheresse ou un hiver comme une image de la régénération de la terre : le royaume de paix. C’est une image de l’œuvre de l’Esprit de Dieu, qui crée une nouvelle création en renouvelant la face de la terre.
Cela se produira aussi lorsque le royaume de paix sera établi (Ésa 65:17). Cela se produira après la période de la grande tribulation. Nous en voyons une image dans le déluge et après. Après le déluge, qui a mis fin à toute vie sur la terre, Noé et sa famille arrivent sur une terre dont la face est renouvelée.
Dans le royaume de paix, « la gloire de l’Éternel sera à toujours » (verset 31). Tout ce qui existera alors sera l’œuvre de Dieu lui-même par son Esprit. En ce temps-là, « l’Éternel se réjouira en ses œuvres ». Tous ceux qui entreront dans le royaume de paix se réjouiront avec Lui. C’est comme le sabbat, le septième jour, où Dieu regarde tout ce qu’Il a fait et voit que c’est très bon (Gen 1:31 ; 2:1-3).
Il reste aussi le Tout-puissant (verset 32). Son seul regard suffit à faire trembler la terre (cf. Hab 3:10). Et quand Il touche de son doigt les montagnes inébranlables, « elles fument ». Nous le voyons sur la montagne de Sinaï quand Dieu y descend (Exo 19:18).
33 - 35 Ce que demeure et ce qui disparaît
33 Je chanterai à l’Éternel durant ma vie, je chanterai des cantiques à mon Dieu tant que j’existerai. 34 Que ma méditation lui soit agréable ; moi, je me réjouirai en l’Éternel. 35 Les pécheurs disparaîtront de la terre, et les méchants ne seront plus. Mon âme, bénis l’Éternel ! Louez Yah !
Après avoir décrit l’œuvre merveilleuse de Dieu dans la création, le psalmiste s’exclame qu’il « chantera à l’Éternel durant ma vie » (verset 33). Le psalmiste se réfère à nouveau à l’Éternel en tant que « mon Dieu », soulignant sa relation personnelle avec lui. Le psalmiste loue le Seigneur pour ce qu’Il est.
Il continuera à le faire et ne s’arrêtera jamais. Il trouvera toujours de nouvelles raisons de Le louer encore plus. Les raisons ne cesseront de se multiplier. La gloire de Dieu est si grande qu’elle ne sera jamais entièrement comprise. De nouvelles choses qui donneront lieu à L’honorer deviendront visibles pour l’éternité.
Tout ce qui précède nourrit la « méditation » de Lui », de sa personne (verset 34). Tout ce qui est devenu visible de Dieu dans ses œuvres souligne la grandeur de Dieu lui-même. Tout tourne autour de Lui. Ses œuvres font référence à Lui. Méditer sur Lui est « agréable » pour Lui. Le psalmiste se réjouit « en l’Éternel » lui-même. C’est la communion qui conduit à la joie complète (1Jn 1:1-4). Nous le voyons dans les trois formes de se glorifier dont parle l’apôtre Paul. Le croyant se glorifie « dans l’espérance de la gloire de Dieu », il se glorifie « dans les tribulations », et enfin il se glorifie « en Dieu » lui-même, par Jésus Christ (Rom 5:2,3,11).
Ceux qui ne sont pas d’accord avec le chant de louange à l’Éternel sont « les pécheurs » et « les méchants » (verset 35). Ils ne Le reconnaissent pas comme la source de tous leurs biens matériels (cf. Rom 1:21). Ils n’ont donc pas droit à une place sur la terre de Dieu. Ces gens disparaîtront de la terre et ne seront plus. Ils n’ont pas leur place dans un monde qui a été créé et est entretenu entièrement par Dieu et dont Christ est le centre et l’objet de l’adoration.
Le psalmiste termine par les mêmes mots qu’il a utilisés au début du psaume : « Mon âme, bénis l’Éternel ! » (verset 1). Son âme est remplie de tout ce qu’il a chanté et surtout de celui dont Il a chanté.
Les dernier mots du psaume, « louez Yah » sont en hébreu un seul mot : « alléluia ». C’est un appel aux autres pour louer l’Éternel. D’abord, l’appel est pour lui-même de louer l’Éternel, puis un appel aux autres.
Le mot « alléluia » (louez Yah) n’apparaît dans l’Ancien Testament que dans les Psaumes. Nous l’entendons pour la première fois dans ce psaume. Après cela, il est utilisé 23 fois de plus. Dans le Nouveau Testament, il n’apparaît que dans l’Apocalypse, où il est proclamé quatre fois (Apo 19:1,3,4,6).
Psaume 105