Introduction
Ce psaume contraste avec le précédent. Au Psaume 105, le psalmiste parle de la fidélité de Dieu à ses promesses. Il montre comment Dieu a toujours été là pour son peuple, le protégeant, pourvoyant à tous ses besoins et l’amenant au pays promis.
La réponse qu’Il pouvait attendre est consignée dans le dernier verset du psaume précédent (Psa 105:45). La réponse qu’Il a reçue est consignée dans ce psaume. Le Psaume 106 raconte l’histoire de la provocation à l’égard de Dieu, du mépris du pays et de l’oubli des promesses de Dieu. C’est une histoire d’incrédulité, de désobéissance, de rébellion et d’idolâtrie.
Le fait que Dieu ait continué à être avec eux malgré ces réactions de la part de son peuple rend sa grâce d’autant plus admirable. Il a une raison justifiable à cela, et c’est l’intercession de son Fils, que nous voyons dans l’intercession de Moïse (verset 23).
Les Psaumes 105 et 106 nous présentent l’histoire d’Israël, non pas comme une liste aride de faits, mais comme des paroles de prière et des cantiques de louange. L’occasion en est la bonté et la fidélité de Dieu d’une part et les défaillances du peuple d’autre part. Nous trouvons cela déjà dans la prophétie de la prière de Salomon à Dieu en 1 Rois 8.
Au Psaume 106, nous trouvons l’histoire du voyage du peuple, qui n’est plus considéré comme étant sous la grâce de Dieu, mais sous la loi du Sinaï. Sans connaissance de soi, ils ont dit à Dieu à trois reprises : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Exo 19:8 ; 24:3,7). En réponse à cette déclaration trop confiante, l’Éternel donna sa loi : « Et vous garderez mes statuts et mes ordonnances, par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra. Moi, je suis l’Éternel » (Lév 18:5).
Cependant, la loi s’est avérée impuissante à bénir le peuple, car la bénédiction dépendait de la capacité de la chair à faire la volonté de Dieu (Rom 8:3). Nous voyons l’impossibilité de cela illustrée dans ce psaume.
Structure du psaume
Versets 1-5 Cantique de louange
Versets 6-12 L’échec en Égypte
Versets 13-23 L’échec dans le désert
Versets 24-33 L’échec de la conquête du pays
Versets 34-42 L’échec dans le pays promis
Versets 43-48 Conclusion et cantique de louange une fois de plus
1 - 5 Louange et prière
1 Louez Yah ! Célébrez l’Éternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours. 2 Qui dira les actes puissants de l’Éternel ? Qui fera entendre toute sa louange ? 3 Heureux ceux qui respectent le juste jugement, qui pratiquent la justice en tout temps ! 4 Souviens-toi de moi, Éternel ! selon ta faveur envers ton peuple ; visite-moi par ta délivrance, 5 afin que je voie le bien de tes élus, que je me réjouisse de la joie de ta nation, et que je me glorifie avec ton héritage.
Le psalmiste commence par l’exclamation : « Louez Yah ! » autrement dit : « Alléluia ! » (verset 1). Il termine aussi le psaume par ce même mot. C’est une incitation pour les autres à louer l’Éternel avec le psalmiste, tout comme au Psaume 104 où ce mot apparaît pour la première fois (Psa 104:35). Ce psaume est le premier psaume qui commence et se termine par l’exclamation « alléluia ! ». Cela se produit à partir du Psaume 111 jusqu’à la fin du livre dans neuf autres psaumes. La raison en est que Dieu, qui est bon, ce dont Il a fait preuve dans sa bonté, est capable de sauver Israël, malgré son échec. La condition est qu’Israël reconnaisse d’abord son échec. C’est ce que nous trouvons au Psaume 106.
Il n’est pas possible de discuter de l’histoire du salut de Dieu sans Le louer pour sa grande bonté et sa fidélité. Le psalmiste dit une fois de plus « célébrez l’Éternel », après quoi il en donne la raison : « Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours ». Il est bon, c’est son Être. C’est pourquoi sa bonté demeure à toujours, car Il ne change jamais. Cela sera ouvertement vu et apprécié dans le royaume de paix.
Le psalmiste se demande où sont les gens « qui dira les actes puissants de l’Éternel » (verset 2). Y a-t-il des gens qui peuvent et veulent le faire ? Personne ne peut le faire pleinement et à sa juste valeur. Mais beaucoup ne veulent même pas commencer parce qu’ils sont trop occupés par leurs propres affaires, qu’ils considèrent plus importantes. Et qui est capable de « faire entendre toute sa louange » ? Les croyants ne pourront jamais faire entendre pleinement sa louange, car Il est haut élevé au-dessus de toute bénédiction et de toute louange (Néh 9:5). Mais qui ne voudrait pas le faire dans la mesure où cela est reconnu ?
Dire les actes puissants et faire entendre toute louange reste imparfait en raison de la compréhension limitée de ceux-ci. L’ensemble est impossible à comprendre, et encore moins à décrire. Ce qui est possible, et ce que Dieu attend des siens, c’est qu’ils respectent le juste jugement et pratiquent la justice en tout temps (verset 3). Le reste fidèle ne peut le faire que grâce à la bonté et à la fidélité de l’Éternel, contrairement à ce que le peuple est par nature (versets 6-43). S’ils le font, ils seront « heureux ». Aller à l’encontre de cela ou ne pas en tenir compte n’est pas une question de faiblesse, mais de mauvaise volonté.
Après sa louange, le psalmiste prononce une prière (verset 4). Il demande à l’Éternel de se souvenir à lui et d’agir selon la faveur qu’Il a envers son peuple. Il demande si l’Éternel le laissera partager la bénédiction qu’Il a pour son peuple dans le royaume de paix, lorsque le Messie régnera. Cela ressort clairement de sa question qu’il veut que l’Éternel le visite par sa délivrance, c’est-à-dire qu’il partage à cela.
Si l’Éternel le fait, cela signifie qu’il recevra de nombreuses bénédictions. Cette bénédiction est avant tout qu’il puisse « voir le bien de tes élus » (verset 5). Le peuple de Dieu est l’objet de son élection. Ceux qui en font partie sont particulièrement privilégiés, car ils n’en sont pas dignes en eux-mêmes. Cela s’applique aussi à nous, en tant que croyants du Nouveau Testament. Nous aussi, nous avons été élus et aussi exclusivement sur la base de la grâce, et en Christ.
La deuxième bénédiction est qu’il se « réjouisse de la joie de ta nation ». Lorsque le peuple de Dieu sera dans la bénédiction du royaume de paix, il se réjouira avec allégresse. Quand le psalmiste le verra, cela le réjouira aussi. Participer au salut du royaume de paix, c’est participer à la joie.
La troisième bénédiction est qu’il se « glorifie avec ton héritage ». Cela concerne aussi le peuple de Dieu, car il « est pour lui un peuple qui lui appartienne en propre » (Deu 7:6). Le psalmiste se réjouit de pouvoir se glorifier avec le peuple de Dieu des grands privilèges liés au fait qu’ils sont l’héritage de Dieu. Quant à nous, ce que nous possédons personnellement, nous pouvons le partager avec tous les saints (cf. Éph 3:16-18).
6 - 12 Sauvé d’Égypte
6 Nous avons péché avec nos pères ; nous avons commis l’iniquité, nous avons agi méchamment. 7 Nos pères, en Égypte, n’ont pas été attentifs à tes merveilles ; ils ne se sont pas souvenus de la multitude de tes bontés ; mais ils ont été rebelles, près de la mer, à la mer Rouge. 8 Cependant il les sauva à cause de son nom, pour faire connaître sa puissance. 9 Il réprimanda la mer Rouge, et elle sécha ; et il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert. 10 Il les sauva de la main de celui qui les haïssait, et les racheta de la main de l’ennemi. 11 Les eaux couvrirent leurs oppresseurs : il n’en resta pas un seul. 12 Alors ils crurent ses paroles, ils chantèrent sa louange.
Le Psaume 105 commence par l’histoire d’Abraham, car la base des actions de grâce de Dieu envers le peuple est l’alliance unilatérale, la promesse de Dieu à Abraham en Genèse 15 (Gen 15:2-21). Au Psaume 106, l’histoire d’Israël est considérée comme étant sous la loi. C’est pourquoi dans ce psaume l’histoire du peuple de Dieu ne commence pas avec Abraham, mais en Égypte.
Dans cette histoire, nous voyons les bénédictions de l’Éternel comme le résultat de ses actes puissants (verset 2). Cependant, le peuple n’a pas reconnu les bénédictions de l’Éternel. Ils manquaient beaucoup de gratitude et ont donc agi dans l’incrédulité et la désobéissance.
Le psalmiste confesse le péché du peuple dont il a décrit les privilèges dans les versets précédents (verset 6). Il a demandé à l’Éternel de lui permettre de partager ses bénédictions. Maintenant, il s’identifie au peuple de Dieu, dont il fait partie, et dit trois fois : « Nous avons... ».
Nous pouvons considérer le verset 6 comme le titre et le résumé du contenu de ce psaume, qui décrit l’histoire du peuple de Dieu, vue sous l’angle de sa responsabilité. C’est une histoire d’échec et d’infidélité, qui contraste avec la fidélité de Dieu aux versets 1-5. La véritable histoire du peuple commence au verset 7.
Sans aucune tentative de justification, il confesse qu’ils ont « péché », « commis l’iniquité » et « agi méchamment ». Il reconnaît que lui et son peuple ne valent pas mieux que « nos pères ». Cette identification aux péchés de tout le peuple, y compris ceux du passé, se retrouve également chez Daniel et Esdras (Dan 9:4-19 ; Esd 9:6-7,10,15).
Le ‘service d’Élie’ de Jean le baptiseur (cf. Mal 3:23), qui sera bientôt reconnu par le reste fidèle, est un appel à la repentance. Le baptême de Jean était le baptême de la repentance comme premier pas vers Dieu. Il signifie se retourner et revenir à Dieu. Ce n’est que le début, mais c’est absolument nécessaire. Ainsi, les frères de Joseph ont dû reconnaître leurs péchés dans la prison d’Égypte (Gen 42:21). De la même manière, le reste fidèle reconnaîtra les péchés du peuple pendant la grande tribulation (cf. 1Roi 8:46-47 ; Zac 12:10).
Puis il commence à nommer les péchés. Cela a déjà commencé en Égypte. L’échec ne commence pas à mi-chemin de leur histoire, leur histoire commence avec l’échec, dès le début. Ils ont immédiatement abandonné leur premier amour (cf. Apo 2:4). C’est caractéristique de toute l’histoire de l’humanité, où l’on voit l’échec de l’homme dès le début. Il en a été ainsi avec Adam, il en a été ainsi avec Noé, il en a été ainsi avec Israël, et il en est ainsi avec la chrétienté.
Déjà en Égypte, « nos pères [...] n’ont pas été attentifs à tes merveilles » (verset 7). Toutes les plaies que Dieu a infligées à l’Égypte pour les délivrer étaient ‘des signes et des prodiges’ pour son peuple. Mais ils n’ont pas pris conscience de cela. Ils n’ont pas pensé à tout ce que Dieu avait fait pour eux.
Aussi « ils ne se sont pas souvenus de la multitude de tes bontés ». Le peuple n’a pas été touché par les multiples preuves de l’amour de Dieu. Il est déjà terrible d’ignorer une seule manifestation de la bonté de Dieu, d’ignorer une seule bénédiction qui découle de cette bonté. Comment cela doit-il être pire quand nous ignorons une abondance de bénédictions. Cela témoigne d’une totale indifférence.
Cela ne leur est pas resté en mémoire parce qu’ils ne pensaient qu’à eux-mêmes. Comme cela a dû être triste pour Dieu que son peuple ignore si complètement ses nombreux actes d’amour. Y a-t-il quelque chose de plus douloureux que de répondre à un acte d’amour ou même à de nombreuses expressions d’amour par l’indifférence ?
Et cela empire encore. Parce qu’ils ‘n’ont pas été attentifs’ et ‘ne se sont pas souvenus’, « ils ont été rebelles, près de la mer, à la mer Rouge ». Cet événement s’est produit immédiatement après que l’Éternel les eut délivrés d’Égypte. Ils avaient connu la délivrance du joug et étaient en route vers le pays promis lorsque le peuple a fait preuve de désobéissance. Ils ont blâmé Moïse pour leur délivrance et ont indiqué qu’ils préféraient servir les Égyptiens plutôt que de continuer leur chemin (Exo 14:10-12).
Au lieu de tuer son peuple, l’Éternel l’a sauvé « à cause de son nom » (verset 8 ; cf. Ésa 48:9). C’est la première raison. Il maintient toujours son nom. Une deuxième raison, liée à la première, est « pour faire connaître sa puissance ». En agissant ainsi, Il fait aussi connaître son nom en tant que le Tout-puissant (Exo 9:16).
La mer Rouge semblait être un obstacle au salut, mais Dieu « réprimanda la mer Rouge, et elle sécha » (verset 9 ; Exo 14:21-22, 29 ; Ésa 50:2 ; Nah 1:4). Nous y voyons un type de la délivrance du reste fidèle au temps de la fin. Ainsi, Il fit connaître sa puissance. La mer est soumise à Lui et écoute sa commande. Il fit pour son peuple un chemin « à travers les abîmes comme dans un désert ». Il les guida à travers elle, afin qu’ils puissent continuer leur chemin vers le pays promis (Ésa 63:12-14).
Ainsi, Il « les sauva de la main de celui qui les haïssait, et les racheta de la main de l’ennemi » (verset 10 ; cf. Lc 1:71). Le Pharaon est celui qui les haïssait et l’ennemi. Il ne put plus les atteindre car Dieu leur avait ouvert un passage à travers la mer, leur permettant de s’échapper.
Pour le peuple de Dieu, la voie du salut et de la libération était la voie de la condamnation pour les oppresseurs (verset 11). Les eaux les couvrirent, « il n’en resta pas un seul » (Exo 14:27-28 ; 15:5 ; cf. Dan 2:45). Le jugement sur celui qui les haïssait et tous ses soldats fut total et définitif. Ils ne représentaient plus aucune menace car ils avaient tous été tués.
Après le déploiement de la puissance de Dieu dans la merveille de leur libération et le jugement de leurs ennemis, « ils crurent ses paroles » (verset 12 ; Exo 14:31). Ils virent de leurs propres yeux qu’Il avait fait ce qu’Il avait dit. En réponse, « ils chantèrent sa louange » dans le cantique de la délivrance (Exo 15:1-18).
13 - 23 Rébellion dans le désert
13 Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent pas à son conseil. 14 Ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé ; 15 il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya le dépérissement dans leurs âmes. 16 Ils furent jaloux de Moïse dans le camp, et d’Aaron, le saint de l’Éternel : 17 La terre s’ouvrit et engloutit Dathan, elle couvrit l’assemblée d’Abiram ; 18 un feu s’alluma dans leur assemblée, une flamme consuma les méchants. 19 Ils firent un veau en Horeb, et se prosternèrent devant une image de métal coulé ; 20 ils échangèrent leur gloire contre la représentation d’un bœuf qui mange l’herbe. 21 Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Égypte, 22 des choses merveilleuses dans le pays de Cham, des choses terribles près de la mer Rouge. 23 Il dit qu’il les aurait détruits… si Moïse, son élu, ne s’était pas tenu à la brèche devant lui pour détourner sa fureur de sorte qu’il ne les détruise pas.
Voici maintenant une liste des péchés d’Israël depuis leurs premiers pas dans le désert qu’ils ont dû traverser pour atteindre le pays promis. Les péchés d’Israël ont commencé en Égypte. Ces péchés dans le désert ne sont en fait que la continuation de leurs péchés antérieurs d’incrédulité. Les péchés dans le désert commencent par l’oubli et l’impatience (verset 13). Les œuvres de Dieu en leur faveur lors de leur délivrance d’Égypte, de leur passage à travers la mer Rouge et du jugement de leurs ennemis ont été oubliées vite par eux. Quels drames en découlent. Ne soyons pas trop durs avec eux. À quelle vitesse oublions-nous toutes les œuvres de Dieu en notre faveur ?
Lorsque nous oublions la bonté de Dieu à notre égard, nous nous impatientons vite et commençons à nous plaindre (Php 2:14 ; 1Pie 4:9). Nous oublions combien de fois Il a déjà pourvu à nos besoins et nous nous plaignons de notre situation. Le peuple a commencé à se plaindre du manque d’eau et de nourriture (Exo 15:24 ; 16:2-3). Ils ne Lui ont pas demandé et n’ont pas pu se résoudre à attendre son conseil. Ils ne se sont pas tournés vers Lui, mais vers ce qui leur manquait. Il y avait un manque. C’était pour eux une raison de se plaindre.
Nous trouvons les péchés du peuple chaque fois en double, au début et à la fin du voyage à travers le désert. C’est le cas du péché de murmurer : lis Exode 15-17 et Nombres 14-17. Il en est ainsi de l’eau du rocher, et il en est aussi du désir de viande : lis Exode 16 et Nombres 11. Cela indique que ces péchés sont caractéristiques de tout le voyage à travers le désert. Exode 16 parle du désir de viande, et Nombres 11 parle aussi du mécontentement à l’égard de la manne.
Ils « furent remplis de convoitise dans le désert » (verset 14 ; Nom 11:4,6,33 ; Psa 78:18,28-29 ; 1Cor 10:6). Avec leurs convoitises, ils « tentèrent Dieu dans le lieu désolé ». Ils L’ont mis à l’épreuve pour voir s’Il était capable de leur donner ce qu’ils voulaient. Eh bien, Dieu « leur donna ce qu’ils avaient demandé » (verset 15 ; Nom 11:31-32). Parce qu’ils n’arrêtaient pas de Le harceler, Dieu leur donna ce qu’ils demandaient. Il aurait pu le leur refuser, mais Il voulait leur donner une leçon. Cette leçon est que la convoitise qui naît de la propre volonté ne mène pas à la santé, mais au dépérissement. Malheureusement, la leçon n’a pas été apprise, car ils ont continué à pécher.
Le péché suivant est celui de la jalousie (verset 16). Il s’agit de la jalousie de Coré, Dathan et Abiram (Nom 16:1-3). Ils devinrent « jaloux de Moïse dans le camp » en tant que chef du peuple par l’intermédiaire duquel Dieu parlait au peuple. Ils devinrent aussi jaloux « d’Aaron, le saint de l’Éternel », c’est-à-dire le sacrificateur que l’Éternel s’était consacré pour lui-même pour représenter son peuple devant Lui.
Au lieu de vouloir servir, ces hommes voulaient prendre la première place parmi le peuple, tout comme Diotrèphe le voulait dans l’église (3Jn 1:9). Les disciples se disputaient aussi entre eux pour savoir « lequel d’entre eux serait estimé le plus grand » (Lc 22:24). C’est donc un sérieux avertissement pour chacun d’entre nous.
Le jugement sur cette jalousie a été sévèrement puni par l’Éternel (verset 17). C’était une attaque frontale contre son gouvernement du peuple. C’était une rassemblement contre l’Éternel (Nom 16:11). Coré et ses partisans voulaient la position d’Aaron, tandis que Dathan et Abiram voulaient la position de Moïse.
La punition était conforme à cela. Le jugement qu’Il a exécuté sur Dathan et Abiram – Coré n’est pas mentionné ici (cf. Deu 11:6) – n’avait jamais été exécuté auparavant, c’était « une chose nouvelle » (Nom 16:30-33). La punition de Dathan et Abiram était d’aller vivants dans le shéol, le royaume des morts. C’est aussi ce qui arrivera aux deux bêtes (Apo 19:20). Le jugement de Coré était le feu du ciel, tout comme celui de Nadab et Abihu, les deux fils d’Aaron (Lév 10:1-2).
Aussi, il y avait « un feu » qui sortait de l’Éternel (Nom 16:35a), qui « s’alluma dans leur assemblée » (vers 18). La violence du jugement est soulignée en ajoutant qu’« une flamme consuma les méchants ». Ainsi, « 250 hommes » ont été consumés (Nom 16:35b). Nous voyons ici à quel point la jalousie pécheresse, égoïste est horrible pour Dieu.
Puis le psalmiste mentionne le péché d’idolâtrie (verset 19 ; Deu 9:7-16). Il fait référence à « un veau en Horeb » qu’ils avaient fait (Exo 32:1-4). C’est une violation du deuxième commandement (Exo 20:4-6). Ils « se prosternèrent devant une image de métal coulé ». Ce faisant, ils avaient profondément offensé Dieu, qui s’était révélé à eux si clairement dans sa bonté.
En adorant un morceau de matière morte, « ils échangèrent leur gloire contre la représentation d’un bœuf qui mange l’herbe » (verset 20). L’ajout « qui mange de l’herbe » souligne l’absurdité d’adorer l’animal. Leur gloire était Dieu lui-même (Jér 2:11). Quelle folie de Le remplacer par un animal stupide qui mange de l’herbe !
Paul cite ce verset en Romains 1. Ce verset montre clairement ce qui arrive lorsque les gens échangent la gloire du Dieu impérissable contre quelque chose qui ressemble à un homme ou un animal périssable et éphémère. Le résultat est que Dieu les livre à l’impureté, dans les convoitises de leurs cœurs (Rom 1:23-24). Si nous ne sommes pas aveugles, nous le voyons aujourd’hui tout autour de nous.
Exode 32 raconte comment ils ont célébré une fête en l’honneur de l’Éternel en utilisant une image (Exo 32:4-5). Ils pensaient qu’ils n’avaient pas abandonné l’Éternel. Ils avaient seulement cherché leurs propres moyens pour servir l’Éternel. Nadab et Abihu firent plus tard quelque chose de similaire en présentant « devant l’Éternel un feu étranger, ce qu’il ne leur avait pas commandé » (Lév 10:1).
Cela devrait aussi nous servir d’avertissement. Non, nous ne voulons pas servir un autre dieu. Ce que nous voulons, c’est servir le Seigneur à notre manière, comme bon nous semble. De nombreux chrétiens recherchent des services religieux où ils se sentent chez eux (cf. Jug 17:13). C’est toujours un danger pour chaque croyant. Nous devons toujours nous rappeler que nous ne pouvons adorer Dieu qu’en esprit et en vérité (Jn 4:24). Cette histoire est un avertissement contre une adoration volontaire.
Ils ont non seulement oublié les œuvres de Dieu (verset 13), mais « ils oublièrent Dieu, leur sauveur » lui-même (verset 21). Le peuple de Dieu est tombé dans l’idolâtrie avec toute la licence qui va avec parce qu’il L’a oublié, « qui avait fait de grandes choses en Égypte ». Là, Il avait prouvé qu’Il était leur Sauveur, c’est-à-dire leur libérateur, leur protecteur.
Pour les sauver, Il avait accompli « des choses merveilleuses dans le pays de Cham » et « des choses terribles près de la mer Rouge » (verset 22 ; Deu 10:21). Ces choses devraient continuer à faire appel à l’imagination. Ce que Dieu avait fait en Égypte et à la mer Rouge aurait dû constamment les remplir de la plus grande confiance en sa toute-puissance. Mais ils L’avaient oublié. Cela devrait parler à nos cœurs et à nos consciences, afin que nous n’oubliions jamais ce qu’Il a fait pour nous dans notre salut.
Dieu ne pouvait répondre à un tel oubli de la part de son peuple et à l’idolâtrie qui en résultait autrement qu’en menaçant de les détruire (verset 23). Il en avait, pour le dire humainement, complètement fini avec son peuple. Il aurait exécuté son dessein aussi « si Moïse, son élu, ne s’était pas tenu à la brèche devant lui » (cf. Ézé 22:30).
Tout comme un soldat se tient à la brèche d’une muraille, risquant sa vie pour empêcher l’ennemi de passer, Moïse s’est couché devant Dieu pour détourner sa colère. Grâce à la supplication passionnée de Moïse, Dieu ne les a pas détruits et ils ont été épargnés (Deu 9:25-29).
Moïse est une image du Seigneur Jésus, qui est le grand intercesseur et avocat de son peuple sur la terre. Ce n’est que par son intercession auprès de Dieu qu’un reste du peuple de Dieu franchira la ligne d’arrivée et entrera dans la bénédiction. Cela s’applique non seulement au peuple terrestre de Dieu, Israël, mais aussi au peuple céleste de Dieu, l’église (Rom 8:34).
24 - 33 Le pays méprisé
24 Ils méprisèrent le pays désirable ; ils ne crurent pas sa parole ; 25 Et ils murmurèrent dans leurs tentes, ils n’écoutèrent pas la voix de l’Éternel. 26 Alors il jura à leur sujet qu’il les ferait tomber dans le désert, 27 Et qu’il ferait tomber leur descendance parmi les nations, et les disperserait dans tous les pays. 28 Ils s’attachèrent à Baal-Péor, et mangèrent des sacrifices des morts ; 29 Ils provoquèrent [Dieu] par leurs œuvres, et une peste éclata parmi eux. 30 Alors Phinées se leva et exécuta le jugement, et la peste fut arrêtée ; 31 Cela lui a été compté à justice, de génération en génération, pour toujours. 32 Ils l’irritèrent aux eaux de Meriba, et il en arriva du mal à Moïse à cause d’eux ; 33 Car ils l’exaspérèrent, de sorte qu’il parla légèrement de ses lèvres.
Les péchés précédents étaient liés au désert ; maintenant deux péchés suivent en rapport avec le pays promis. Le rejet du « pays désirable » (verset 24 ; Jér 3:19 ; cf. Ézé 20:6) a eu lieu après que les espions y aient été et aient rapporté leurs découvertes. La cause en était l’incrédulité. Ils crurent au rapport de dix espions incrédules. Ils ne crurent pas à la parole de Dieu, à sa promesse de leur donner le pays, et ils ne crurent pas non plus au témoignage de Josué et de Caleb (Nom 14.3-10).
Le résultat de leur incrédulité fut qu’« ils murmurèrent dans leurs tentes » (verset 25 ; Nom 14:1-2 ; 1Cor 10:10). Ils étaient mécontents de la façon dont Dieu les traitait. Ils restaient assis dans leurs tentes et se plaignaient. Ils doutaient de l’amour de Dieu et étaient désobéissants (Deu 1:26-27). Ils s’influençaient mutuellement par leur mécontentement, mais n’avaient aucune oreille pour ce que l’Éternel avait à dire : « Ils n’écoutèrent pas la voix de l’Éternel » (cf. Deu 1:32).
C’est pourquoi « il jura à leur sujet qu’il les ferait tomber dans le désert » (verset 26). Aucun membre de cette génération murmureuse et désobéissante n’entrerait dans le pays. Seuls Josué et Caleb y entreraient (Nom 14:29-30).
Il en serait de même pour « leur descendance » (verset 27) car ils manifestaient le même esprit de murmure, d’incrédulité et de désobéissance. Dieu « les disperserait dans tous les pays » (Lév 26:33 ; Ézé 20:23). C’est ce qui s’est produit lorsque les Assyriens ont déporté les dix tribus et lorsque les Babyloniens ont déporté les deux tribus.
Près de 40 ans plus tard, ils se retrouvèrent dans les plaines de Moab, à la frontière du pays promis. Là, ils s’attachèrent à l’idole Baal-Péor, une idole moabite locale (verset 28 ; cf. 2Cor 6:14). Leur horrible union adultère avec les Moabites impliquait de manger « des sacrifices des morts », c’est-à-dire les sacrifices pour les idoles mortes (Nom 25:1-2). Il s’agissait peut-être aussi de sacrifices pour consulter les morts (Deu 18:11). Ces sacrifices entraînaient aussi la mort de l’offrant. Quel contraste avec le Dieu vivant qui s’est engagé pour eux.
« Ils provoquèrent [Dieu] par leurs œuvres » (verset 29). Leurs actions étaient des actes de péché, des crimes. Ils L’ont défié. Il a répondu à leur défi et à leurs actions par une peste, une épidémie qui éclata parmi eux (Nom 25:1,9).
Paul fait référence à cet événement dans sa première lettre aux Corinthiens pour nous avertir de ne pas tomber dans le même péché (1Cor 10:8,11). Lorsque nous éprouvons de l’amour pour des personnes qui ne veulent rien avoir à faire avec Dieu, nous nous livrons à la fornication spirituelle. Jacques ne mâche pas ses mots lorsqu’il déclare clairement : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? » (Jac 4:4).
Dans ce cas, l’intercession de Moïse n’est pas la solution pour arrêter la plaie, mais pour exécuter le jugement sur le mal. C’est ce que fit Phinées, le petit-fils d’Aaron (verset 30). Il tua l’Israélite qui avait défié Dieu en faisant entrer une femme madianite dans le camp. Il tua aussi la femme. Puis la peste cessa (Nom 25:6-8).
Ce que Phinées fit fut un acte de justice (verset 31), par lequel il fit propitiation pour Israël (Nom 25:13). C’est un acte de consécration à l’Éternel, une défense de son honneur, la preuve qu’il était un homme juste. Dieu lui a compté cet acte « à justice » (cf. Jac 2:21-25). C’est un acte juste qui ne sera jamais oublié. En effet, sa descendance connaîtra la bénédiction de cet acte « de génération en génération, pour toujours » (Nom 25:10-13).
À un peu moins de six mois de l’entrée d’Israël dans le pays promis, « ils l’irritèrent aux eaux de Meriba » (verset 32). Les Israélites se plaignaient des eaux comme si Dieu était incapable de leur en fournir. Dieu dit à Moïse de parler au rocher, mais Moïse frappa le rocher deux fois (Nom 20:8-11).
Le fait de frapper le rocher ne devait avoir lieu qu’une seule fois (Exo 17:6). C’est une image de la mort de Christ sous la main frappante de Dieu, qui n’a eu lieu qu’une seule fois (Héb 9:26-27). Après cela, Moïse devait parler au rocher. Les eaux sortiraient alors du rocher qui n’avait été frappé qu’une seule fois. La souffrance et la mort de Christ ont aussi eu lieu une seule fois, après quoi nous pouvons parler à Christ. Cette image est ternie par la désobéissance de Moïse.
Moïse est sévèrement puni par l’Éternel pour sa désobéissance : il n’est pas autorisé à faire entrer le peuple dans le pays (Nom 20:12). La faute incombe au peuple, « il en arriva du mal à Moïse à cause d’eux ». Le côté de la désobéissance de Moïse n’est pas pris en compte ici. Il s’agit du côté du peuple. C’est eux qui L’avaient fait entrer en colère.
Ils l’exaspérèrent à maintes reprises et à maintes reprises il s’était tenu à la brèche pour eux devant Dieu. À l’école de Dieu, il était devenu l’homme très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre (Nom 12:3). Il en fallait beaucoup pour lui faire perdre patience. Mais le peuple a finalement eu le dessus sur lui. Ils ont commencé à contester avec Moïse leur manque d’eau (Nom 20:2-5). Cela a épuisé la patience de Moïse. Il était tellement exaspéré « qu’il parla légèrement de ses lèvres » et commit un péché (verset 33 ; Nom 20:10-11).
34 - 43 Dans le pays
34 Ils ne détruisirent pas les peuples, comme l’Éternel leur avait dit ; 35 mais ils se mêlèrent parmi les nations, et ils apprirent leurs manières de faire ; 36 ils servirent leurs idoles, et elles furent pour eux un piège ; 37 ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux démons, 38 et versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu’ils sacrifièrent aux idoles de Canaan ; et le pays fut profané par le sang. 39 Ils se rendirent impurs par leurs œuvres, et se prostituèrent par leurs pratiques. 40 La colère de l’Éternel s’embrasa contre son peuple, et il eut en horreur son héritage ; 41 il les livra en la main des nations ; et ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux ; 42 leurs ennemis les opprimèrent, et ils furent humiliés sous leur main. 43 Bien des fois il les délivra ; mais ils l’irritèrent par leurs projets, et ils tombèrent dans la déchéance par leur iniquité.
Lorsque le peuple arriva dans le pays, son obéissance et sa foi ne s’améliorèrent pas. Josué les avait appelés à être fidèles à l’Éternel (Jos 13:1-7 ; 23:9-11), mais ils firent la sourde oreille. Ils ont continué sur la voie de la désobéissance et de l’incrédulité. L’Éternel leur avait ordonné de détruire les peuples, mais « ils ne détruisirent pas les peuples » (verset 34 ; Deu 7:2,16). Le livre des Juges rend compte de leur désobéissance à cet ordre de l’Éternel.
Au lieu de détruire les nations, ils se sont mélangés à elles (verset 35 ; Deu 7:1-5 ; Jug 3:5-6 ; Esd 9:1-2). Notre tâche est de nous conserver pur du monde (Jac 1:27b). Si nous échouons, nous serons de plus en plus influencés par les habitudes du monde, car les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs (1Cor 15:33).
Nous le voyons avec Israël : « Ils apprirent leurs manières de faire » et foulèrent ainsi aux pieds le commandement selon lequel ils ne devaient pas marcher selon les coutumes de Canaan (Lév 18:3). Et c’étaient aussi des coutumes insensées (Jér 10:2-3). Le peuple ne voulait pas faire ce que Dieu avait dit parce qu’il voulait simplement vivre comme les nations qui l’entouraient. Cela l’attirait plus que de faire ce que Dieu lui avait ordonné, ce qui était source de vie.
En se mélangeant aux nations et en apprenant leurs coutumes, ils ont continué à servir leurs idoles (verset 36). Ils dirent adieu à l’Éternel, qui avait été si bon avec eux, et s’agenouillèrent devant les idoles des nations. Les idoles ne leur apportèrent pas la prospérité, mais « elles furent pour eux un piège » dans lequel ils furent pris et moururent (Exo 23:33 ; Deu 7:16).
Ils étaient tellement pris au piège qu’ils ne se contentaient pas de servir et d’adorer les idoles, mais leur sacrifiaient aussi « leurs fils et leurs filles » (verset 37 ; 2Roi 16:3 ; Ézé 16:20 ; 20:31 ; Ésa 57:5). Par cela, ils ont aussi plongé leurs enfants dans la ruine. Il est dit ici qu’ils ont sacrifié leurs fils et leurs filles « aux démons ». C’est ce qu’ils ont fait en réalité. Les démons se cachent derrière des idoles de bois et de pierre (1Cor 10:20 ; Deu 32:17 ; Apo 9:20).
Par leurs actions, ils « versèrent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles » (verset 38 ; cf. Jér 19:4-5). Ils étaient des meurtriers coupables du sang de leurs propres enfants. Leurs sacrifices « aux idoles de Canaan » ont eu pour conséquence que « le pays fut profané par le sang ». Par leurs pratiques horribles, ils ont profané le pays qui appartenait à Dieu (cf. Nom 35:33-34 ; Ésa 24:5 ; Jér 3:1-2,9).
Le peuple a enfreint à la fois la première et la seconde table des dix commandements : la première en commettant l’idolâtrie, la seconde en versant le sang innocent. On peut le comparer aux deux péchés de David : l’adultère avec Bath-Shéba et le meurtre d’Urie. Ainsi, le peuple a à la fois versé le sang de Christ et adoré l’Antichrist. Le Seigneur Jésus l’a dit ainsi : « Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là vous le recevrez » (Jn 5:43). Dans la première partie de ce verset, Il parle de son rejet, dans la seconde partie de recevoir l’Antichrist.
Non seulement ils ont profané le pays de Dieu, mais ils « se rendirent impurs par leurs œuvres (verset 39). Paul l’exprime ainsi : « Le fornicateur pèche contre son propre corps » (1Cor 6.18b). Leurs œuvres étaient un péché après l’autre. Comment Dieu pouvait-Il les tolérer en sa présence dans cet état ? Ils « se prostituèrent par leurs pratiques », ce qui signifie que leur mode de vie était la forme la plus grossière d’infidélité à Dieu. Après tout, Dieu avait pris Israël pour épouse (Jér 2:1-3). Mais en ayant communion avec les idoles, en Lui étant infidèles, ils se livraient à une fornication éhontée (cf. Ésa 1:21 ; Osé 2:1-12).
Cela attrista profondément Dieu. Il ne pouvait pas laisser cela impuni. C’est pourquoi « la colère de l’Éternel s’embrasa contre son peuple » (verset 40). Son pays et son peuple avaient été horriblement pollués. Il se détourna d’eux avec dégoût, « il eut en horreur son héritage ». Leur comportement Le dégoûtait. Aucune circonstance atténuante ne pouvait être considérée qui les rendrait moins coupables.
Le sang des adorateurs d’idoles devait être versé en raison de la culpabilité du sang qu’ils avaient encourue par leurs meurtres rituels. C’est pourquoi Il les livra « en la main des nations » (verset 41). Ces nations « qui les haïssaient dominèrent sur eux ». Les nations étaient des adorateurs d’idoles. Par leur intermédiaire, Dieu voulait enseigner à son peuple le dur service des idolâtres, afin que son peuple reprenne ses esprits. Tout cela est conforme à la malédiction de l’alliance en Lévitique 26 (Lév 26:17). En fin de compte, c’est dans l’intention de les amener à la repentance afin que l’Éternel puisse les restaurer et les ramener.
Le peuple rebelle et désobéissant de Dieu était opprimé par ses ennemis (verset 42), mais en réalité, c’était la main de Dieu qui pesait sur lui. De cette façon, « ils furent humiliés sous leur main ». Les oppresseurs envahissaient leur pays, détruisaient leurs vignes, les faisaient prisonniers et les forçaient au travail forcé.
Quand ils criaient dans leur détresse, Il les délivra (verset 43). Il l’a fait « bien des fois » sur une période de plusieurs centaines d’années. Le fait qu’Il l’ait fait bien des fois montre sa grande patience. Cela signifie aussi que le peuple s’égarait sans cesse loin de Lui et qu’Il devait le livrer aux nations à maintes reprises.
Nous le voyons dans le livre des Juges (Jug 2:16,18). Au début, ils criaient à l’Éternel dans leur détresse (Jug 3:9,15 ; 4:3 ; 6:6 ; 10:10). Plus tard, par exemple à l’époque de Samson, il n’y a plus de cris à l’Éternel pour demander de l’aide. Nous le voyons ici au verset 44. Il est dit qu’ils criaient dans leur détresse, mais il n’est pas dit qu’ils criaient à Dieu.
Malgré le fait qu’Il les ait sauvés à plusieurs reprises, ils ont continué à L’irriter « par leurs projets ». Ils avaient leur propre opinion sur le fait de servir Dieu. Dieu avait dit comment Il voulait être servi, mais ils s’en moquaient. C’est comme un père qui n’arrête pas de dire à son enfant comment faire quelque chose, mais l’enfant s’obstine à le faire à sa manière, et tout va de travers. Comme c’est exaspérant pour un père.
Le résultat pour le peuple était qu’« ils tombèrent dans la déchéance par leur iniquité ». Le péché est débilitant et épuisant. Celui qui persiste dans le péché tombe dans la déchéance. Ils étaient affaiblis, leur force nationale était épuisée, ils n’avaient plus la force de se défendre. C’était la punition de leurs péchés.
44 - 48 La grande bonté de Dieu
44 Il les regarda dans leur détresse, quand il entendit leur cri, 45 il se souvint en leur faveur de son alliance, et se repentit selon la multitude de ses bontés ; 46 et il leur fit trouver compassion auprès de tous ceux qui les avaient emmenés captifs. 47 Sauve-nous, Éternel, notre Dieu ! et rassemble-nous d’entre les nations, afin que nous célébrions ton saint nom, et que nous nous glorifiions de ta louange. 48 Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, de l’éternité jusqu’en éternité ! et que tout le peuple dise : Amen ! Louez Yah !
Les derniers versets du psaume sont, comme le début du psaume, un chant de louange de la grâce de Dieu. Il avait répondu à leur détresse et à leurs cris (verset 44). Cela avait attiré son attention. Il ne s’était pas détourné d’eux, mais avait vu leur détresse et entendu leurs cris. Il ne les avait pas perdus de vue. Il ne leur avait pas fermé l’oreille. La raison en est qu’Il ne les avait pas ôtés de son cœur.
Car Il « se souvint [...] de son alliance » (verset 45) qu’Il avait faite avec les pères. C’est pourquoi Il pensait à eux « en leur faveur ». Il ne pouvait oublier l’alliance qu’Il avait faite avec eux, les promesses qu’Il avait faites et qui rendaient l’alliance inconditionnelle. C’est pourquoi Il ne pouvait pas les détruire complètement (Lév 26:44-45). Il tient son alliance et accomplit toutes les promesses qui y sont liées.
Qu’Il « se repentit » n’est pas le regret d’un acte ou d’une décision erronée. Dieu ne fait jamais d’erreurs et n’a jamais à revenir sur quoi que ce soit (1Sam 15:29). S’Il revient sur quelque chose, c’est à cause de « la multitude de ses bontés ». La repentance signifie ici se détourner d’un certain chemin. Elle ne concerne pas les conseils de Dieu, mais son façon de gouverner.
Dans ce cas, Il met fin à la discipline de son peuple, car sinon Il le détruirait complètement (cf. Exo 32:14 ; Jug 2:18 ; 2Sam 24:16). Il peut prouver sa bonté parce que Christ a rempli toutes les conditions de l’alliance. Tous ceux qui sont liés à Lui reçoivent les promesses et les bénédictions de l’alliance.
Par l’œuvre de son Fils, qu’Il avait prévue, « il leur fit trouver compassion » (verset 46). Il a mis cette compassion dans le cœur de ceux qui « avaient emmenés captifs » son peuple. Il avait emmené captif le peuple en raison de leur désobéissance. En leur captivité, ils se repentirent et appelèrent l’Éternel à les sauver (verset 47). Pour cela, ils faisaient appel non pas à leurs actes, mais au nom saint de l’Éternel, leur Dieu (cf. Ézé 36:20-23).
Nous voyons des exemples de la compassion que l’Éternel a exercée envers tous ceux qui avaient emmenés captifs comme prisonniers par Cyrus, Évil-Merodach et Artaxerxès (Esd 1:1-4 ; cf. 2Roi 25:27-30 ; Néh 2:1-6). Cela démontre la puissance de Dieu sur le cœur des hommes, aussi des rois (1Roi 8:50 ; Pro 21:1 ; Dan 1:9).
Ces preuves de bonté et de compassion dans la détresse qui s’est abattue sur le peuple parce qu’il avait péché, poussent le psalmiste à la prière et à la louange. Sa prière est une prière prophétique. Elle envisage la situation dans laquelle se trouvera le peuple de Dieu au temps de la fin, le temps de la grande tribulation. Alors, ils prieront : « Sauve-nous, Éternel, notre Dieu ! et rassemble-nous d’entre les nations. » C’est une prière pour que Dieu intervienne afin de les libérer du pouvoir des nations.
Si Dieu le fait, ils pourront célébrer son « saint nom » dans sa demeure, à Jérusalem (cf. Mt 6:9b). Ils se glorifieront dans sa louange, ce qui signifie qu’il n’y aura rien d’autre et rien de plus élevé pour eux que de louer Dieu pour ses actes puissants.
Le psalmiste le commence, pour ainsi dire, lorsqu’il exulte : « Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël » (verset 48). Cette jubilation ne finira jamais, mais se poursuivra « de l’éternité jusqu’en éternité ». Dieu est digne d’adoration dans le royaume de paix et pour toute l’éternité. Le psalmiste appelle « tout le peuple » à se joindre à lui par un « amen ».
Puis il conclut le psaume comme il l’a commencé, par un « Louez Yah ! », autrement dit : « Alléluia ! »
Le verset 1 et les versets 47-48 de ce psaume apparaissent aussi en1 Chroniques 16 comme des versets successives (1Chr 16:34-36). Cela souligne le lien particulier entre le début et la fin du psaume. Au verset 1, nous avons vu que la raison de l’appel à louer Dieu est sa bonté, qui est éternelle. En faisant directement suivre cela de la prière des versets 47-48, il devient clair que la confiance en la bonté de Dieu est la base de la prière pour le salut.
Psaume 107