Introduction
On a suggéré que ce psaume, ce cantique (verset 1), a été fait à l’occasion de la montée de l’arche sur la montagne de Sion après sa capture humiliante par les Philistins (1Sam 4:17,22 ; 5:1) et son séjour dans la maison d’Obed-Édom (2Sam 6:1-2,12-18). Cette montée de l’arche est accompagnée de musique et de chants (1Chr 15:27-28). Sur le plan prophétique, nous y voyons un type de la rédemption que donne l’Éternel en se rendant à Sion, Jérusalem : « La voix de tes sentinelles ! – elles élèvent la voix, elles exultent ensemble avec chant de triomphe ; car elles verront face à face, quand l’Éternel restaurera Sion » (Ésa 52:8 ; cf. Ésa 30:30-31 ; 31:4).
En fait, le Psaume 68 est un résumé et un aboutissement des psaumes précédents (Psaumes 61-67). Il s’agit clairement d’un psaume messianique. Le verset 19 est cité par Paul dans sa lettre aux Éphésiens et appliqué à l’ascension du Seigneur Jésus (Éph 4:8).
Ce dernier point fournit la clé de compréhension de ce psaume : ce psaume parle de la marche victorieuse de Christ (cf. Lc 24:44 ; Jn 5:39). Le psalmiste s’appuie sur plusieurs portions exaltées de l’Ancien Testament, telles que les paroles de Moïse, les cantiques de Debora et d’Anne, le livre du Deutéronome et même les prophéties de Balaam. À cela s’ajoute le fait que Dieu est ici désigné par une multitude de noms.
1 Suscription
1 Au chef de musique. De David. Psaume. Cantique.
Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.
C’est le dernier « psaume » de la série de quatre psaumes appelés « cantique ». Pour une explication se reporte au Psaume 65:1.
2 - 3 Que Dieu se lève
2 Que Dieu se lève, que ses ennemis soient dispersés, et que ceux qui le haïssent s’enfuient devant lui. 3 Comme la fumée est dissipée, tu les dissiperas ; comme la cire fond devant le feu, les méchants périront devant Dieu.
Le psaume commence majestueusement : « Que Dieu se lève » (verset 2 ; cf. Psa 44:27 ; 2Chr 6:41). Cela signifie que Dieu se lève pour agir et accomplir le Psaume 110 (Psa 110:2). Ces paroles rappellent ce que Moïse a dit lorsque l’arche est partie avec le peuple dans le désert (Nom 10:35). L’arche est le symbole de la présence et de la protection de Dieu. C’est son trône. Dieu prend sa place avant le peuple, à la tête de son peuple. En conséquence, les ennemis sont dispersés partout. Ceux qui Le haïssent parce qu’ils n’ont aucun lien avec Lui, « s’enfuient devant lui ».
Quand Il se lève dans sa majesté, Il dissipe ses ennemis avec la même facilité que « la fumée est dissipée » (verset 3). Ce n’est pas un combat inégal, non, il n’y a pas de combat du tout, c’est fini avant même d’avoir commencé (Psa 2:5b-6). Son simple lever, sans qu’Il dise un mot ou accomplisse un acte spécial, provoque la disparition de ses ennemis. Ils disparaissent sans laisser de trace, tout comme la fumée qui est dissipée (cf. Osé 13:3). David utilise encore une autre comparaison. Les ennemis de Dieu sont aussi comme la cire fond devant le feu (cf. Mic 1:4). Il ne reste ni forme ni résistance. Si facilement « les méchants périront devant Dieu » (cf. Ésa 11:4b).
4 - 7 Les justes se réjouiront
4 Mais les justes se réjouiront, ils exulteront en la présence de Dieu et s’égaieront avec joie. 5 Chantez à Dieu, chantez son nom, frayez un chemin à celui qui passe comme à cheval par les déserts : son nom est Yah ; réjouissez-vous devant lui. 6 Dieu, dans sa demeure sainte, est le père des orphelins et le défenseur des veuves. 7 Dieu fait habiter en famille ceux qui étaient seuls ; il fait sortir ceux qui étaient enchaînés, pour qu’ils jouissent de l’abondance ; mais les rebelles demeurent dans une terre aride.
La levée de Dieu a un résultat complètement différent pour les justes que pour les ennemis de Dieu. Ils « se réjouiront » (verset 4). Une joie immense monte en eux. Alors que les méchants périssent « devant Dieu » (verset 3), les justes « exulteront en la présence de Dieu et s’égaieront avec joie ». Les méchants sont tués par la présence de Dieu, mais les justes sont en présence de Dieu avec une joie immense et toujours plus grande. Leurs cœurs sont pleins de joie et d’allégresse, qui s’expriment de manière exubérante et continue.
La joie du juste se transforme en un appel à chanter à Dieu, à chanter à son nom (verset 5 ; cf. 2Chr 20:1-30). La répétition indique le désir intense de chanter à Lui. Il vient et « un chemin » doit être frayé « à celui qui passe comme à cheval par les déserts » (cf. Ésa 40:3 ; 62:10). Frayer un chemin à Lui signifie que le peuple élimine tous les obstacles pour donner à Dieu un large espace dans sa vie.
Cela signifie que le peuple se repente et Lui donne la place qui Lui est due dans leur cœur. Cela implique des chemins tout tracés dans leur cœur (Psa 84:6 ; Mt 3:1-3). Les hauteurs doivent être abaissées et les vallées relevées. L’orgueil doit disparaître. Les vallées, ou le manque de connaissance, doivent être comblées. Par déserts, ‘aravot’ en hébreu, on entend le désert sec de Judée. Cela décrit bien le chemin du Seigneur Jésus vers Jérusalem dans le cadre du combat final. Ce mot se retrouve aussi en Ésaïe 40 : « Préparez le chemin de l’Éternel aplanissez dans le lieu stérile [arava – au singulier] une route pour notre Dieu » (Ésa 40:3b). Dans les déserts, Il a de la place pour faire son travail.
Frayer un chemin doit être fait parce que son nom est « Yah », c’est-à-dire « Éternel ». Comme indiqué précédemment, dans ce deuxième livre des Psaumes, le nom Éternel est peu utilisé et remplacé par Dieu, Élohim. Cela s’explique par le fait que le reste fidèle se trouve loin de Jérusalem. Maintenant que Dieu est levé et qu’Il est en route vers son lieu de repos à Sion, le nom Éternel est à nouveau utilisé. C’est avec ce nom qu’Il s’est fait connaître uniquement de son peuple, Israël (Exo 3:15). Il est le Dieu de l’alliance avec son peuple et Il va accomplir tout ce à quoi Il s’est engagé par cette alliance (Exo 6:6-8). La réalisation de cela est une raison de « se réjouir devant lui ».
Le nom « Éternel » apparaît quatre fois dans ce psaume (versets 5,17,19,21). De plus, il y est toujours question de Dieu (Elohim), Seigneur (Adonai), et Tout-puissant (Shaddai), car il s’agit principalement de sa suprématie, de son pouvoir divin de domination. Ce Dieu est tout ce dont Israël et tous les peuples ont besoin.
Dieu est à la fois un secours tout-puissant contre les ennemis et un « père des orphelins et le défenseur des veuves » miséricordieux (verset 6 ; cf. Jér 49:11). Son peuple a été comme des orphelins et aussi comme une veuve. La cause en est leur rejet de Lui, qui L’a poussé à les abandonner à eux-mêmes. Mais maintenant, Il prend soin d’eux (cf. Exo 22:22-23 ; Deu 27:19).
Ainsi est « Dieu, dans sa demeure sainte », qui est le ciel (Jér 25:30). C’est-à-dire que nous voyons maintenant révélé sur la terre que Dieu est le protecteur des faibles. Dans ce cas, les faibles sont le reste fidèle décrit comme des orphelins et la veuve.
Dieu n’est pas différent dans sa demeure sainte que dans ses actions sur la terre. L’homme est souvent différent dans son apparence publique que dans sa maison, en privé. Avec Dieu, il n’en est pas ainsi. La sainteté qui caractérise sa demeure caractérise aussi ses actions sur la terre. Il peut être miséricordieux envers ceux qui en ont besoin parce que toutes ses saintes exigences ont été satisfaites par son Fils bien-aimé, le Messie et l’Éternel de son peuple. Il peut être miséricordieux envers son peuple à cause de sa confession et l’accepter dans sa sainte présence.
Il est un Dieu qui « fait habiter en famille ceux qui étaient seuls » (verset 7). Son peuple a été dispersé et s’est senti seul. Maintenant qu’Il prend soin de son peuple, ses membres sont de nouveau réunis comme une famille. L’homme n’a pas été créé pour être seul. Dieu a institué la famille afin de développer un sens de la communauté à travers elle. Il veut ainsi montrer sur la terre la valeur qu’Il accorde, en tant que Père, à la communion avec ses enfants. Il est bon de garder un œil sur l’original de Dieu à cet égard aussi, car la famille en tant qu’institution de Dieu est devenue obsolète. Cela est dû au fait que tout tourne autour de la satisfaction des besoins individuels.
Dieu est aussi un Dieu qui « fait sortir ceux qui étaient enchaînés, pour qu’ils jouissent de l’abondance ». Les membres de son peuple ont été captifs parmi les nations. Maintenant, Dieu les a libérés de la captivité et les a fait entrer dans l’abondance du royaume de paix. « Les rebelles », en revanche, n’entrent pas dans une terre d’abondance, mais « demeurent dans une terre aride », une terre où l’on manque de tout (cf. Deu 21:18-21).
En guise d’application pour nous, nous savons qu’après notre délivrance de l’esclavage du péché, nous avons intégré la famille des enfants de Dieu. Nous ne sommes « plus étrangers ni gens de passage », mais nous sommes devenus « concitoyens des saints et gens de la maison de Dieu » (Éph 2:19). Nous sommes comblés de bénédictions spirituelles, célestes et éternelles dont nous pouvons jouir en communion avec le Père.
8 - 15 Dieu sort devant le peuple
8 Ô Dieu ! quand tu sortis devant ton peuple, quand tu marchas dans le désert, (Pause) 9 la terre trembla ; les cieux aussi distillèrent des eaux devant Dieu, ce Sinaï [trembla] devant Dieu, le Dieu d’Israël. 10 Ô Dieu ! tu répandis une pluie abondante sur ton héritage et, alors qu’il était épuisé, tu l’établis. 11 Ton troupeau a habité là ; dans ta bonté, tu préparas [tes biens] pour l’affligé, ô Dieu ! 12 Le Seigneur donna la parole : grande fut la foule des femmes qui répandirent la bonne nouvelle. 13 Les rois des armées s’enfuirent ; ils s’enfuirent, et celle qui demeurait dans la maison partagea le butin. 14 Quoique vous ayez été couchés au milieu des étables, vous serez [comme] les ailes d’une colombe couverte d’argent, et dont le plumage est comme de l’or aux reflets verts. 15 Quand le Tout-puissant y dispersa des rois, [le pays] devint blanc comme la neige du Tsalmon.
Dans cette section, David énumère les événements importants de l’histoire du peuple de Dieu. Il commence par le fait que Dieu est sorti devant son peuple (verset 8 ; Exo 13:21). Dieu est sorti devant eux quand Il marcha « dans le désert » (cf. Ésa 43:19). Cela fait référence au voyage dans le désert du peuple de Dieu après sa délivrance d’Égypte, l’arche, comme symbole de sa présence, allant devant le peuple (Nom 10:33).
Ici, nous voyons une image du Seigneur Jésus allant devant les siens. Il ne marche pas derrière le troupeau pour le chasser, mais Il marche devant ses brebis (Jn 10:4). Il marche devant les nombreux fils de Dieu pour les conduire, en tant que chef, vers le salut (Héb 2:10). Il a déjà précédé les siens en tant que précurseur dans le sanctuaire, où Il les conduit (Héb 6:19-20).
La sortie de Dieu devant son peuple s’est accompagnée du tremblement de la terre (verset 9 ; cf. Jug 5:4). Prophétiquement, cela s’accomplira lors du combat pour Jérusalem (Ésa 29:6 ; Jl 3:16). Lorsque Dieu apparaît, il ne laisse pas la nature intacte. Même les cieux réagissent en distillant des eaux de rafraîchissement « devant Dieu », comme le dit aussi le verset suivant. La puissante montagne du Sinaï tremble elle aussi « devant Dieu, le Dieu d’Israël » (cf. Exo 19:18). Le Sinaï rappelle la législation, le fait de faire connaître les conditions de Dieu sur la base desquelles le peuple peut recevoir la bénédiction (Néh 9:13).
Ensuite, le peuple entre dans le pays. Là, Dieu fait répandit « une pluie abondante » sur le pays (verset 10). C’est le pays que Dieu a choisi comme sa propriété. Il la renforce avec sa « pluie très abondante » lorsque son héritage est épuisé. Cela se produira pendant la prophétie des deux témoins qui « ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie durant les jours de leur prophétie » (Apo 11:6). Puis vient le moment, lorsque le reste a déclaré que l’Éternel est Dieu, où la pluie tombe en abondance.
Son « troupeau » y habite (verset 11), c’est-à-dire son peuple considéré comme un troupeau dont Il prend soin (cf. Ézé 36:38). Dieu, dans sa bonté, a préparé son bien, son pays, pour son peuple « affligé », le peuple qui est misérable.
Nous pouvons aussi appliquer cela à nous, qui sommes aussi « un peuple qui lui appartienne en propre » (Tit 2:14). Lorsque nous sommes affligés et épuisés, nous sommes encouragés et rafraîchis par le Seigneur Jésus. Il le fait par son Esprit et sa Parole. Les deux sont comparés à de l’eau. Christ nous montre ce que nous sommes devenus en Lui pour nous encourager et Il nous montre qui Il est et sera pour nous pour nous rafraîchir.
« Le Seigneur donna la parole » (verset 12). Ce qu’Il a dit n’est pas communiqué. D’après le contexte, nous pouvons penser à la parole qu’il a donnée au sujet de la conquête du pays lors de sa prise de possession. Il s’agit d’une « bonne nouvelle », qu’Il fait répandre par « des femmes », formant une grande foule (cf. 1Sam 18:6-7).
La foule des femmes répand la bonne nouvelle de la fuite des « rois des armées » (verset 13). On peut penser ici à Marie, qui chante avec les femmes la chute du Pharaon et de ses cavaliers (Exo 15:19-21) et à Debora, qui chante la chute de Sisera (Jug 5:24-27). De même, les femmes qui annoncent le message de la résurrection du Seigneur Jésus apportent par là même la bonne nouvelle que la mort a été vaincue.
Pour souligner la puissance de ce message, il est répété qu’elles se sont enfuies. Ils ont été vaincus (cf. Zac 12:6). Le butin qui leur a été capturé a été partagé par les vainqueurs qui sont partis au combat avec le front intérieur, avec « celle qui demeurait dans la maison » (cf. Jug 5:29-30), par qui le butin a aussi été distribué plus loin. Distribuer le butin (Zac 14:14) est un acte de bénédiction à la suite d’une victoire. Dieu laisse le Seigneur Jésus faire cela en récompense de sa victoire sur la croix (Ésa 53:12).
« Quoique vous ayez été couchés au milieu des étables » sont les plus simples des bergers. Dans le contexte du psaume, l’expression indique que le plus simple des bergers ou même le plus petit des serviteurs se partageront le butin, tant celui-ci est abondant. La comparaison avec « les ailes d’une colombe couverte d’argent, et dont le plumage est comme de l’or aux reflets verts » parle de l’abondance du butin. Tout ce qui brille n’est pas faux, mais du vrai argent et du vrai or. Les ailes représentent la protection. Dieu les a protégés.
La colombe symbolise la fidélité et le Saint Esprit en lien avec le peuple, c’est-à-dire le reste (Can 2:14). Ils Lui sont restés fidèles grâce à la puissance du Saint Esprit. L’argent parle du prix payé pour la rédemption et la propitiation du reste. Christ a payé le prix (1Pie 1:18-19). L’or aux reflets verts parle de la gloire divine vue dans le renouvellement de la nature. Le vert est la couleur principale de la nature. C’est une image de la fraîcheur de la vie nouvelle qui est la part de tous ceux qui appartiennent à Christ.
L’action du Tout-puissant a pour conséquence la dispersion des rois sur toute la terre (verset 15). Sa puissante victoire est associée à de la neige « du Tsalmon », une montagne près de Sichem (Jug 9:47-48). Tsalmon signifie « le sombre », en raison de la multitude de grands arbres. Lorsqu’il neige sur cette montagne sombre – ce qui est exceptionnel, car il n’y neige presque jamais – tout devient soudain blanc. Ainsi, ce jour-là, Israël passera soudainement des ténèbres de la tribulation à la lumière de la rédemption. Ils seront transférés des ténèbres au royaume de la lumière (cf. Col 1:13).
On a supposé qu’il s’agisse d’une description poétique de la froideur de la mort, rappelant la neige en raison de la blancheur du grand nombre de cadavres. Cela peut aussi signifier que sa grande victoire est un rafraîchissement pour le reste, comme une tempête de neige l’est au temps de la moisson (Pro 25:13).
16 - 19 Les dons reçus
16 Une montagne de Basan, [telle] est la montagne de Dieu, une montagne à plusieurs sommets, une montagne de Basan. 17 Pourquoi, montagnes à plusieurs sommets, regardez-vous avec jalousie la montagne que Dieu a désirée pour y habiter ? Oui, l’Éternel y demeurera pour toujours. 18 Les chars de Dieu se comptent par vingt mille, par milliers et par milliers ; le Seigneur est au milieu d’eux : c’est un Sinaï en sainteté. 19 Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité ; comme homme tu as reçu des dons, et même [pour] les rebelles, afin que Yah, Dieu, ait une demeure.
David désigne la « montagne de Basan » comme la « montagne de Dieu », c’est-à- dire une montagne puissante « à plusieurs sommets » (verset 16). Une montagne est un symbole d’un royaume (cf. Dan 2:34-35,44-45). Par l’intermédiaire de David, Dieu demande à ce royaume pourquoi il regarde « avec jalousie la montagne que Dieu a désirée pour y habiter » (verset 17). Par cette montagne, il entend la montagne de Sion. Cette montagne surpasse toutes les montagnes impressionnantes car elle est associée à l’Homme selon le cœur de Dieu. Il en est de même pour la ville de Jérusalem, qui surpasse toutes les villes impressionnantes du monde parce qu’elle est la ville du grand Roi (Psa 87:1-7).
Son dessein est fixé et Il le mettra à exécution sans que personne ne s’y oppose : « Oui, l’Éternel y demeurera à jamais. » Dieu demeurera au milieu de son peuple, quoi que les « montagnes » environnantes puissent penser ou entreprendre. Dieu a fait son choix et cela détermine tout. C’est faire preuve de sagesse que d’être d’accord avec cela.
Pour réaliser son dessein des chars « par vingt mille, par milliers et par milliers » sont à sa disposition (verset 18). Ce sont « les chars de Dieu », par lesquels on entend ses anges (cf. 2Roi 2:11 ; 6:17 ; Héb 12:22 ; Apo 5:11). Lui, « le Seigneur », Adonai, le Dieu souverain, est avec son peuple. Il est à la tête de ces innombrables chars. Il est le protecteur de Sion. C’est folie de s’opposer à Lui et à son dessein.
« C’est un Sinaï en sainteté. » Encore une fois, c’est-à-dire après le verset 9, le reste se voit rappeler le Sinaï. L’Éternel lui-même est descendu sur le Sinaï en majesté et en splendeur avec des saintes myriades d’anges (Exo 19:16-20 ; 24:16 ; Deu 33:2). Au verset 8, c’est en rapport avec le fait de sortir devant son peuple ; ici, c’est en rapport avec sa demeure au milieu de son peuple.
Ici, l’accent est mis sur le fait que, par sa descente sur la montagne de Sinaï, cette montagne a été transformée en un sanctuaire. De la même manière impressionnante, Il apparaît sur Sion qu’Il a choisie comme sa demeure pour habiter avec son peuple. Sur la montagne de Sinaï, l’Éternel a fait l’alliance avec Israël. Il se rend maintenant à Sion – du verset 9 au verset 17 – pour faire une autre alliance. Le langage est celui du Sinaï, mais prophétiquement, il s’agit maintenant de l’avenir, de la nouvelle alliance (cf. Jér 31:31-34).
Après cette description de la hauteur et de la majesté de Dieu, David parle non pas de Lui, mais à Lui (verset 19). Il s’adresse directement à Lui et dit à celui qui habitera éternellement sur Sion : « Tu es monté en haut, tu as emmené captive la captivité. » Là, « en haut », dans les cieux, Il « a reçu des dons ».
Paul explique la signification de ce verset dans la lettre aux Éphésiens. Il applique ce verset à Christ, qui a remporté une victoire complète sur l’ennemi, le diable et tout son système de pouvoir. En conséquence, Il a été exalté par Dieu au-dessus de tout et de tous. De cette position exaltée, Il distribue des dons aux membres de son corps, l’église (Éph 4:7-8).
Tout tourne autour de Christ en tant que donateur. Paul souligne à la fois le lieu d’où Il donne : « le haut », et ce qu’Il a fait pour pouvoir donner : « les captifs emmenés en captivité ». David a déjà souligné comment Dieu disperse et met en fuite ses ennemis et que les rois qui se rebellent contre Lui périssent devant Lui. Pour son peuple opprimé, l’action de Dieu est synonyme de délivrance. C’est pourquoi ils célèbrent. Cette scène se réfère au début du royaume millénaire de paix.
Paul cite ce psaume parce qu’il sait que la victoire, qui se verra ouvertement dans le royaume de paix, est déjà une réalité pour la foi maintenant. Le Seigneur Jésus a traversé la mort, est ressuscité et est « monté en haut ». Dans le mot « monté », il y a la puissance divine, la majesté du conquérant.
Le fait qu’Il ait « emmené en captivité » (Éph 4:8) signifie que, par sa mort, Il a ôté au diable le pouvoir de retenir les hommes en captivité. C’est ce qui est dit en Hébreux 2 : « Afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb 2:14-15). Il a vaincu pour tous ceux qui Lui appartiennent le pouvoir du péché, de la mort, du monde et de la chair. David l’exprime ainsi : Christ a déporté les captifs de l’esclavage et les a pris à Lui.
Mais cela ne s’arrête pas là. Christ a aussi donné des dons aux anciens captifs, mais qui sont maintenant libérés. Tout d’abord, Dieu a donné à Christ des dons en guise de récompense pour sa victoire. Ces dons sont les hommes qu’Il a rachetés de leur captivité (Jn 10:29a ; 17:2). À son tour, Christ donne des dons à ceux qui partagent maintenant sa victoire.
Les dons viennent de celui qui a vaincu et qui est maintenant dans le ciel. Nous aussi, qui étions en captivité, avons été libérés. Le Seigneur peut donc aussi nous donner des dons. Prophétiquement, cela signifie que dans le royaume de paix, Il donne des dons à son peuple terrestre, c’est-à-dire à tous ceux qu’Il a délivrés de la captivité de leurs péchés et de leurs dominateurs, pour qu’ils Le servent avec ces dons.
Le Psaume 68 nous dit que Christ a reçu des dons, mais ne nous dit rien sur le fait qu’Il a donné des dons à des hommes. Ce dernier point est un mystère qui ne pouvait être révélé que dans le Nouveau Testament. C’est ce qui se passe dans la lettre aux Éphésiens. Dans celle-ci, Paul en dit encore plus sur Christ, sa victoire et ses résultats particuliers pour ceux qui appartiennent à l’église. Cela fait partie de la révélation des mystères associés à l’église. Ces mystères nous sont maintenant révélés par l’Esprit qui est descendu du ciel (1Pie 1:12).
Pour David, il suffit de voir que les promesses de Dieu pour son peuple terrestre s’accomplissent dans et par Christ. L’Esprit le lui a fait comprendre. Il peut écrire ce psaume de victoire et chanter ce chant de victoire parce qu’il connaît Dieu comme son Roi. Ce Roi n’est autre que Christ.
Le grand objectif de ce que Christ a fait et des dons qu’Il donne, c’est qu’Il puisse habiter avec les hommes et que les hommes puissent habiter avec Lui pour Le servir (Apo 21:3). Christ, le juste, est mort pour nous, les injustes, « afin de nous amener à Dieu » (1Pie 3:18).
Nous, et tous ceux qui peuvent habiter avec Dieu, appartenons à l’origine à la catégorie des « rebelles » mentionnée dans la dernière ligne (verset 19). Les « rebelles » ne sont pas mentionnés dans la lettre aux Éphésiens, car ce mot s’applique au peuple d’Israël (Ésa 65:2).
Dieu, par son amour et sa grâce, a brisé notre rébellion, nous a humiliés et nous a amenés à la repentance. Maintenant, nous nous soumettons avec une grande gratitude à celui qui a fait preuve d’une si grande grâce à notre égard. C’est ce que diront ceux qui, en tant que nouvel Israël, habiteront dans le royaume de la paix en présence de celui qui habite sur la montagne qu’Il a désirée (verset 17).
20 - 24 Notre Dieu est un Dieu de salut
20 Béni soit le Seigneur, qui de jour en jour, nous comble [de ses dons], le Dieu qui nous sauve. (Pause). 21 Notre Dieu est un Dieu de salut ; et c’est à l’Éternel, le Seigneur, de faire sortir de la mort. 22 Mais Dieu brisera la tête de ses ennemis, le crâne chevelu de ceux qui marchent dans leurs iniquités. 23 Le Seigneur a dit : Je ramènerai [les miens] de Basan, je les ramènerai des profondeurs de la mer ; 24 afin que tu trempes ton pied dans le sang de [tes] ennemis, et que la langue de tes chiens en ait sa part.
Ce que David a dit à Dieu au verset 19 provoque une louange pour « le Seigneur » (verset 20). Dans son élévation souveraine, Il « nous » comble, c’est-à-dire le reste fidèle, « de jour en jour ». « De jour en jour » signifie tous les jours sans exception. « Qui [...] nous comble » est littéralement « qui [...] nous porte » (cf. Ésa 46:3-4). Il les porte avec sa force pour qu’ils puissent porter ce qu’Il donne à porter. Il ne se contente pas d’aider à porter leurs fardeaux, mais Il les porte lui-même (cf. Deu 1:31). Ce Dieu est « le Dieu qui nous sauve ». Ils trouvent dans son aide et en lui-même tout leur bonheur et leur prospérité.
Dieu ne donne pas seulement un sentiment temporaire de bonheur. Ici, il est dit que Dieu sauve ou délivre complètement. D’après le Nouveau Testament, nous savons que Dieu le fait en la personne du Seigneur Jésus (Mt 1:21). Il y a beaucoup de dangers, de malheurs et d’épreuves dans la vie du croyant, mais Dieu le sauve de ces divers ennuis (2Tim 3:11 ; 4:18). Il est la garantie que chacun des siens atteindra le bonheur parfait du royaume de paix.
Il est « l’Éternel, le Seigneur », qui a fait son alliance avec eux (Éternel) et qui domine tous les domaines, qui gouverne tout (Adonai). C’est à Lui « de faire sortir de la mort ». Cela signifie à la fois l’issue et l’évasion du danger mortel et la délivrance du pouvoir de la mort elle-même, représentant la mort en tant que personne. Cela est possible parce que par Christ « la mort a été dévorée jusqu’à la victoire » (1Cor 15:54b). La mort n’est pas un obstacle pour qu’Il donne à son peuple ce qu’Il a promis. Il est le Chef qui leur fait traverser la mort jusqu’à la pleine bonheur du royaume de paix (Psa 48:15 ; 16:10).
Les ennemis ne sont pas non plus un obstacle à la bénédiction : « Dieu brisera la tête de ses ennemis, le crâne chevelu de ceux qui marchent dans leurs iniquités » (verset 22). Les ennemis de son peuple sont « ses ennemis ». On peut penser ici au futur roi du nord et à ses alliés qui apportent la désolation sur Jérusalem. Après cette désolation, il laisse une force d’occupation à Jérusalem et pousse jusqu’en Égypte. Pendant qu’il est en Égypte, il entend des rumeurs d’une attaque contre sa force d’occupation à Jérusalem. Il revient alors d’Égypte pour reprendre Jérusalem. Le Seigneur Jésus le brisera alors, lui, la tête de ses ennemis (Dan 11:40-45 ; cf. Nah 3:18).
Ses ennemis ont essayé de le contrecarrer dans l’accomplissement de ses promesses. Cela s’est toujours avéré vain, car il est impossible de contrecarrer les plans de Dieu. Ils ont dû payer de leur mort leurs tentatives insensées en masse (Psa 110:6 ; cf. Hab 3:14).
» Le crâne chevelu » souligne qu’ils ont de la chevelure sur leur crâne. Les cheveux longs sont un symbole de soumission et de consécration (1Cor 11:15). L’une des caractéristiques des puissances sous l’autorité de Satan qui lui sont soumises et consacrées est qu’elles ont « des cheveux comme des cheveux de femme », c’est-à-dire qu’elles ont des cheveux longs (Apo 9:8). Ceux qui continuent à se comporter de manière soumise au diable, « ceux qui marchent dans leurs iniquités », choisissent la mort.
Quand « le Seigneur a dit : “Je ramènerai [les miens] de Basan, je les ramènerai des profondeurs de la mer” » (verset 23), c’est ce qui se passe. Dieu délivre son peuple de la puissance la plus forte dont parle Basan (verset 16). Basan est le plateau du Golan, la chaîne de montagnes située à l’est de la mer de Galilée, vers laquelle le reste s’est enfui (Mt 24:16). C’est donc de là que l’Éternel ramènera le reste de Juda. Personne ne peut L’arrêter dans cette démarche.
Aussi, même si son peuple est caché dans « les profondeurs de la mer » et introuvable par les hommes, Dieu sait où il se trouve et c’est de là qu’Il le ramènera sur son pays. La mer est un symbole des nations (Apo 17:15 ; Ésa 57:20). Nous trouvons ici une indication que les dix tribus, dispersées et cachées parmi les peuples, seront ramenées sur le pays promis par Dieu à cette période.
Lorsque son peuple sera de retour sur son pays, les rôles seront inversés. Le peuple de Dieu pourra tremper ses pieds dans le sang (verset 24 ; cf. Psa 58:11b ; Ésa 63:3 ; Apo 14:20). Il s’agit là d’une autre expression de la victoire sur les ennemis qui convient à Israël, le peuple terrestre de Dieu, mais qui ne convient pas à l’église, le peuple céleste de Dieu. Le combat de l’église n’est pas un combat littéral contre le sang et la chair, mais un combat spirituel contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Éph 6:12).
Il indique le consentement au jugement de Dieu qu’Il a justement exercé sur ses ennemis. Ces ennemis ont terriblement défié Dieu et piétiné impitoyablement son peuple. La promesse « que la langue de tes chiens en ait sa part » indique l’horreur de Dieu pour ces ennemis (cf. 1Roi 21:19 ; 22:38).
25 - 28 La marche de Dieu
25 Ils ont vu ta marche, ô Dieu ! la marche de mon Dieu, de mon roi, dans le lieu saint : 26 Les chanteurs allaient devant, ensuite les joueurs d’instruments à cordes, au milieu des jeunes filles jouant du tambourin. 27 Dans les assemblées bénissez Dieu, le Seigneur, – vous qui êtes de la source d’Israël ! 28 Voilà Benjamin, le petit, qui domine sur eux, [puis] les princes de Juda, leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephthali.
Cette section est clairement prophétique. Elle ressemble au cantique de Moïse après la délivrance du peuple de Dieu des Égyptiens (Exo 15:1-21). Ici, c’est Dieu qui va monter sur son propre trône en tant que Roi en la personne du Seigneur Jésus. Christ est le Roi-Sacrificateur, le véritable Melchisédec. Par conséquent, son trône est aussi son le lieu saint. Il ne s’agit pas maintenant du rétablissement du service du temple, mais d’une entrée qui est aussi une entrée triomphale (verset 25). Le roi du nord et son armée sont vaincus. Cette entrée triomphale, « ils », c’est-à-dire le monde, l’ont vue.
Quand Dieu a définitivement vaincu et humilié ses ennemis, Il prend ses quartiers dans le lieu saint. Rempli de ravissement, que nous entendons dans l’exclamation « Ô Dieu », le psalmiste dit qu’en portant l’arche jusqu’à Jérusalem, les spectateurs ont vu sa marche dans le lieu saint. L’entrée de l’arche est l’entrée de Dieu, car l’arche est son trône. David appelle ce Dieu « mon Dieu, mon roi », ce qui indique une relation personnelle avec Lui (cf. Jn 20:28).
C’est une marche qui n’a pas seulement des spectateurs, mais également une foule qui se joint à la procession (verset 26 ; 1Chr 15:14,25). « Les chanteurs » vont devant, derrière eux viennent « les joueurs d’instruments à cordes » et « au milieu des jeunes filles jouant du tambourin ». Cela rappelle ce que Marie et toutes les femmes font avec les tambourins après la délivrance d’Égypte et le passage de la mer Rouge (Exo 15:20-21).
Dieu veut s’assembler avec un peuple qui Le bénisse en tant que « Dieu » tout-puissant (verset 27). Il est aussi « le Seigneur », le souverain Dominateur. Il veut qu’ils Le bénissent aussi en tant que Seigneur. Ceux qui sont appelés à le faire sont appelés « vous qui êtes de la source d’Israël ». La source ou l’origine d’Israël est Dieu lui-même (Ésa 51:1 ; cf. Psa 87:7). Tous ceux qui sont reliés à Lui en tant que source vivante – ce qui n’est possible que s’ils ont reçu sa nature (2Pie 1:4) – peuvent Le bénir.
Toutes les douze tribus – car entre-temps, les dix tribus perdues sont aussi revenues au pays (verset 23b) – viendront bénir Dieu dans les assemblées (verset 28). Elles sont représentées par Benjamin et Juda, au sud, et par Zabulon et Nephthali, au nord. Benjamin est appelé « le petit » parce qu’il est le plus jeune fils de Jacob et la plus petite tribu d’Israël (1Sam 9:21). C’est pourtant la tribu qui domine, qui dévore la proie et partage le butin (cf. Gen 49:27).
« Les princes de Juda », la tribu du roi, sont là pour monter l’arche. Ils marchent en tête de « leur troupe », c’est-à-dire la compagnie de Juda qui marche elle aussi. Juda est beaucoup plus grand que Benjamin, il a beaucoup de personnes importantes et une grande compagnie. Pourtant, Benjamin semble être en tête de cette procession. Benjamin est donc mentionné avant Juda. Il est également dit de lui qu’il domine, ce qui peut indiquer qu’il contrôle la procession.
Zabulon et Nephthali sont très éloignés du temple. Pourtant, ce sont des tribus connues pour leur consécration à Dieu à une époque de déclin (Jug 5:18). Sur le territoire de ces deux tribus a été apporté le mépris. Il symbolise les ténèbres spirituelles. La première venue du Seigneur Jésus a changé cela (Ésa 8:23 ; 9:1 ; Mt 4:12-16). Cela se reproduira lors de la seconde venue du Seigneur Jésus, son retour sur la terre. Alors, Il ne sera pas rejeté, mais reçu, et Il établira son royaume de paix et de justice.
29 - 32 Les rois apportent des présents
29 Ton Dieu a commandé que tu sois fort. Fortifie, ô Dieu, ce que tu as fait pour nous ! 30 À cause de ton temple, à Jérusalem, les rois t’apporteront des présents. 31 Réprimande la bête des roseaux, l’assemblée des puissants taureaux, avec les veaux des peuples : [chacun] se prosterne, offrant des lingots d’argent. Disperse les peuples qui trouvent leurs délices dans la guerre. 32 Des grands viendront d’Égypte ; l’Éthiopie s’empressera d’étendre ses mains vers Dieu.
Dieu a rendu son peuple fort dans son combat contre le roi du nord (verset 29 ; Zac 12:5-6 ; cf. Jos 1:9). Maintenant, ils Lui demandent de donner encore plus de force et de fortifier ce qu’Il a fait pour eux. Il y a un désir de plus de force pour que ce que Dieu a fait devienne encore plus clair. Nous pouvons annuler ce que Dieu a fait pour nous en le faisant nous-mêmes. Nous voyons ici que la force que nous avons eu le privilège d’expérimenter de la part de Dieu devrait nous amener à demander encore plus de force afin qu’il devienne toujours plus clair que Dieu est à l’œuvre dans notre vie.
Leur demande de fortification de ce que Dieu a fait pour eux s’applique en premier lieu à son temple à Jérusalem (verset 30). Ils aiment voir la puissance de Dieu à l’œuvre auprès des rois des puissances étrangères qui Lui apportent des présents à cause de son temple à Jérusalem. C’est ce que feront ces rois lorsqu’ils verront qu’ils sont impuissants de toutes leurs forces face au Dieu puissant (cf. Ésa 49:7 ; 60:5). À la naissance du Seigneur Jésus, ils ont apporté de l’or, de l’encens et de la myrrhe (Mt 2:11b). À son retour, ils apporteront de l’or et de l’encens (Ésa 60:6). Il n’y aura pas de myrrhe à ce moment-là, car la myrrhe parle de la souffrance et de la mort du Seigneur Jésus et cela est accompli.
La deuxième question concerne la révélation de son pouvoir face à leurs ennemis. Ils Lui demandent de réprimander « la bête des roseaux » (verset 31). Par cette bête, ils entendent les nations et peut-être surtout les Égyptiens (cf. Ézé 32:2a). « L’assemblée des puissants taureaux, avec les veaux des peuples » représentent les oppresseurs et les trompeurs des peuples ou des tribus de l’Israël apostat (cf. Psa 22:13).
Le chef de l’Israël apostat, l’Antichrist, se « prosterne, offrant des lingots d’argent » aux nations. Il achète la faveur de nations hostiles à Dieu (l’Europe) pour s’opposer à la verge disciplinaire de Dieu (l’Assyrie). Mais dans la foi, le psalmiste demande la victoire de Dieu : « Disperse les peuples qui trouvent leurs délices dans la guerre. » Toutes les armées qui se sont assemblées et qui trouvent leur joie dans la guerre contre Dieu et son peuple sont dispersées par Lui comme la balle dans le vent. Il les expulse et les extermine.
Dieu jugera les nations rebelles. Un reste de ces peuples se rendra dans sa demeure à Jérusalem. Il y aura des « grands viendront d’Égypte » pour se prosterner devant le vrai Dieu, le Dieu d’Israël (verset 32 ; Ésa 19:20-22). « L’Éthiopie s’empressera d’étendre ses mains vers Dieu » (cf. Ésa 45:14). Cela signifie qu’ils feront rapidement ce qu’ils doivent faire : Le supplier de les épargner. C’est de cela que parle le fait de tendre les mains vers Lui.
33 - 35 La majesté et la force de Dieu
33 Royaumes de la terre, chantez à Dieu, chantez les louanges du Seigneur, (Pause) 34 à celui qui passe comme à cheval sur les cieux, les cieux [qui sont] dès les temps anciens ! Voici, il fait retentir sa voix, une voix puissante. 35 Attribuez la force à Dieu : sa majesté est sur Israël, et sa force dans les nuées.
Les « royaumes de la terre » qui ont été épargnés du jugement sont appelés à « chanter à Dieu » (verset 33). Nous voyons ici la « grande foule que personne ne pouvait dénombrer » (Apo 7:9-17). Ils doivent « chanter les louanges du Seigneur [Adonai] ». C’est Lui « qui passe comme à cheval sur les cieux, les cieux [qui sont] dès les temps anciens » (verset 34 ; cf. Deu 33:26). Cela représente incomparablement sa majesté dès les temps anciens et partout dans les cieux. Il est le Seigneur illimité de l’univers qui ne peut pas Le contenir, mais qu’Il enjambe (1Roi 8:27).
Il l’exprime par sa voix : « Il fait retentir sa voix, une voix puissante. » Il se révèle par sa voix. Nous l’entendons dans la nature à travers le tonnerre. Nous entendons cela dans sa Parole par l’intermédiaire de ses prophètes, et « à la fin de ces jours-là », nous L’entendons parler « dans [le] Fils » (Héb 1:1-2).
Le sujet de la louange des nations subjuguées doit être la force souveraine de Dieu (verset 35). Il a montré sa majesté sur Israël. Il a choisi ce peuple pour qu’il soit son peuple. Par conséquent, les innombrables ennemis qui ont cherché à effacer ce peuple de la surface de la terre à travers tous les âges n’ont pas réussi dans leur dessein. Dieu a gardé son peuple pour lui-même. Il en fait maintenant le centre de bénédiction de la terre parce qu’Il habite parmi eux.
La force qu’Il manifeste en les protégeant est la même que celle avec laquelle Il contrôle les nuages. Il passe comme à cheval sur eux comme sur un char. C’est de là qu’Il envoie la pluie sur la terre, qu’Il peut accompagner d’éclairs éblouissants et de tonnerres assourdissants. Il se révèle en bénédiction pour son peuple et en jugement pour ses ennemis.
36 Dieu donne la puissance et la force à son peuple
36 Tu es terrible, ô Dieu ! du milieu de tes sanctuaires. Le Dieu d’Israël, c’est lui qui donne la puissance et la force à son peuple. Béni soit Dieu !
David est très impressionné par la force de Dieu. Il s’adresse à nouveau directement à Dieu dans la première ligne de ce dernier verset avec les mots « ô Dieu ». Lui, qui révèle sa force dans les nuées, est « terrible » (cf. Deu 10:17) du milieu de ses sanctuaires, les cieux où Il réside, les lieux au-dessus des nuées.
Il est à nouveau « le Dieu d’Israël » car la période de Lo-Ammi, c’est-à-dire de pas mon peuple, est terminée. Israël n’a pas d’autre Dieu que Lui et Il n’a pas d’autre peuple dont Il est le Dieu de cette manière. On s’est souvent demandé où se trouvait le Dieu d’Israël lorsqu’il s’agissait de la souffrance qui s’est abattue sur son peuple. Toutes les questions à ce sujet prennent fin lorsqu’Il se révèle comme le Dieu d’Israël en son temps.
« C’est lui qui donne la puissance et la force à son peuple » (cf. Zac 12:5) afin qu’il ne soit pas victime de toutes les attaques qui lui seront faites au temps de la fin. Ils ne le devront pas à leur suprématie militaire ou à une stratégie défensive astucieuse. Que le peuple entre dans la bénédiction du royaume de paix, il le doit uniquement à Lui.
Il ne reste donc plus qu’à dire, plein d’admiration : « Béni soit Dieu ! » Alors Il habite sur les louanges d’Israël (Psa 22:4).
Psaume 69