Introduction
Après la série des Psaumes 61-68, qui est plus ou moins chronologique, nous trouvons maintenant une nouvelle série : les Psaumes 69-72. Ces psaumes offrent un regard en arrière sur l’époque de la grande tribulation, un résumé des souffrances, d’abord de Christ et puis de son peuple, c’est-à-dire le reste fidèle.
Immédiatement après le psaume du retour au ciel du Seigneur Jésus (Psa 68:19) suit le psaume qui traite du Seigneur Jésus dans ses souffrances (Psaume 69). Le vainqueur du Psaume 68 s’avère être la même personne qui, comme le montre le Psaume 69, a beaucoup souffert il y a 2000 ans.
Nous le voyons aussi en Apocalypse 5, où est d’abord présenté le Lion de la tribu de Juda, le vainqueur, qui s’avère ensuite être le même que l’Agneau qui se tient là, comme immolé (Apo 5:5-6a). Chaque point culminant n’est possible que grâce à l’humiliation de Christ. Toutes les bénédictions décrites dans les psaumes précédents sont le résultat de la souffrance du Messie décrite dans ce psaume.
La souffrance du Messie est en partie, à savoir de la part de l’homme, également la souffrance du reste fidèle au temps de la fin. Dans tous les psaumes où la souffrance du reste est décrite, nous entendons l’Esprit du Christ.
Ici encore, nous avons clairement un psaume messianique sur la souffrance du Seigneur Jésus. Ce psaume est cité à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament :
Verset 5 – Jn 15:25
Verset 10 – Jn 2:17 ; Rom 15:3
Verset 22 – Mt 27:34,48 ; Mc 15:23 ; Jn 19:28-29
Verset 23 – Rom 11:9
Verset 24 – Rom 11:10
Verset 26 – Act 1:20
Ces citations montrent que le livre des Psaumes parle du Seigneur Jésus (Lc 24:44 ; Jn 5:39).
Nous trouvons quatre prières dans ce psaume : aux versets 2,7,14-19,23-30. Le psaume se termine par un cantique de louanges à l’égard des prières exaucées. Malgré toute la souffrance, la lutte de la prière se termine par une déclaration de la confiance de Dieu (versets 31-37) et devient un cantique de louange de la confiance en Dieu qui a été éprouvée à travers la souffrance.
1 Suscription
1 Au chef de musique. Sur Shoshannim. De David.
Pour une explication de « au chef de musique », se reporte au Psaume 4:1.
Pour une explication de « sur Shoshannim », c’est-à-dire « sur les lis », se reporte au Psaume 45:1.
C’est un psaume « de David ». C’est ce qui est dit aussi en Romains 11. Là, les versets 23-24 de ce psaume sont cités, la citation étant précédée par les mots « et David dit » (Rom 11:9-10). David est celui qui parle, mais les paroles viennent de celui qui est bien plus grand que David, c’est-à-dire Christ. Christ est le Fils de David et en même temps son Seigneur (Mt 22:42-45). David a connu cette souffrance dans une certaine mesure, mais la formulation utilisée dépasse les expériences de David. En tant que prophète, David a décrit les expériences du Seigneur Jésus (Act 2:29-31) et, dans une moindre mesure, celles du reste fidèle.
2 - 6 Prière dans la détresse
2 Sauve-moi, ô Dieu ! car les eaux [me] sont entrées jusque dans l’âme. 3 Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge. 4 Je suis fatigué de crier ; ma gorge est desséchée ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu. 5 Ceux qui me haïssent sans cause sont plus nombreux que les cheveux de ma tête ; ceux qui voudraient me perdre, qui sont à tort mes ennemis, sont puissants ; ce que je n’avais pas ravi, je l’ai alors rendu. 6 Ô Dieu ! tu connais ma folie, et mes fautes ne te sont pas cachées.
Le Messie est dans une profonde souffrance et crie à Dieu pour qu’Il Le sauve (verset 2). Il s’écrie : « Les eaux [me] sont entrées jusque dans l’âme. » Cela signifie qu’Il est en danger de se noyer. La détresse est extraordinaire. Il s’enfonce de plus en plus dans la boue, car il n’y a pas de fond (verset 3 ; cf. Jér 38:6). Il est en danger de mort. La boue est étouffante. Encore un peu et c’est fini (cf. Jon 2:3 ; Psa 40:3). C’est ainsi que le Seigneur Jésus a fait l’expérience de l’inimitié des hommes à son égard. C’est aussi l’expérience du reste au temps de la fin. Ils souffrent énormément à cause des ennemis à l’extérieur et de l’Antichrist avec ses partisans à l’intérieur.
Sa souffrance est si intense qu’Il s’exclame qu’Il est « entré dans la profondeur des eaux, et le courant » Le « submerge » (cf. Jon 2:5). Selon les érudits juifs, le mot hébreu pour courant, shibboleth, est mieux traduit par « tourbillon ». Le sens de la phrase est alors : « Un tourbillon m’entraîne » (cf. Psa 124:3-4). Le tourbillon et la fosse de boue se produisent dans les oueds lorsqu’il a plu abondamment dans le désert.
Christ criait constamment à Dieu (cf. Psa 22:3 ; Héb 5:7) et s’en est fatigué (verset 4). Il ne s’agit pas tant d’une fatigue physique, mais sa gorge est desséchée ou enrouée à force de prier et ses yeux se consument à force d’attendre son Dieu. Sa gorge est desséchée au point qu’Il ne peut plus crier. Il n’a plus de voix. Ses yeux aussi « se consument ». Espérant toujours Dieu, Il se tourne vers Lui d’un air suppliant, avec dans les yeux l’appel à l’aide.
Ses ennemis sont des hommes qui Le « haïssent sans cause » (verset 5). Le Seigneur Jésus cite ces paroles dans son enseignement aux disciples au sujet de son rejet (Jn 15:25). L’accomplissement de ces paroles est une autre preuve que ce psaume concerne avant tout Christ. Il montre aussi clairement que ses contemporains L’ont délibérément rejeté.
Après tout, il n’y a aucune raison de Le haïr. Il a toujours été parmi eux dans l’amour, la grâce et la bonté. Il a prononcé des paroles de grâce et accompli des actes de grâce. Pourtant, ils L’ont haï. Cela prouve la méchanceté du cœur de l’homme et la vérité de la parole de Dieu.
Il a toujours cherché et fait le bien pour eux, mais Il a reçu de la haine pour l’amour qu’Il a donné. Le nombre de ses ennemis est « plus nombreux que les cheveux de ma tête », se lamente-t-Il. L’intention de ses ennemis est aussi claire : ils veulent Le tuer. Les raisons sont fausses, recherchées, fabriquées pour leur propre bénéfice. Comme l’homme est endurci lorsqu’il rejette Dieu, qui se révèle à lui dans la grâce et la bonté.
Ses ennemis ne sont pas seulement nombreux, ils sont aussi puissants. Ils L’ont en leur pouvoir. Cela n’est possible que parce que le temps de Dieu est venu pour cela. Cela ne diminue cependant pas les sentiments de souffrance par lesquels le Messie est affligé. Mais ce qui L’affecte le plus, c’est qu’Il doit rendre ce qu’Il n’a pas ravi.
Le Seigneur Jésus entend par là l’honneur que le péché de l’homme a ravi à Dieu. Il doit rendre cet honneur à Dieu. C’est ce qu’Il a fait aussi. Il a parfaitement honoré Dieu là où l’homme L’avait si profondément déshonoré, c’est-à-dire sur la terre (Jn 8:49).
Il a aussi rendu à Dieu, en tant que véritable sacrifice pour le délit, plus que ce dont l’homme L’avait ravi (Lév 5:16). À la croix, en tant que véritable sacrifice pour le délit, Il a payé les 20% de plus. Cela va au-delà de seulement ôter les péchés. Cela permet aussi à Dieu de donner à l’homme des bénédictions plus grandes que celles qu’il a perdu par le péché.
Il en parle à Dieu en disant que Dieu connaît sa folie et que ses fautes ne Lui sont pas cachées (verset 6). Ce que le Seigneur Jésus dit ici fait référence au fait qu’Il prend sur Lui les péchés de tous ceux qui croient en Lui. Il s’identifie ici à leurs péchés. Il appelle cela « ma folie ». Lui-même, qui est sans péché et sans culpabilité, qui n’a commis aucun péché, parle ici de « mes fautes » qui ne sont pas cachées à Dieu.
C’est la véritable substitution. Il ne fait pas semblant, mais fait vraiment siennes les fautes des pécheurs repentants. Ce faisant, Il dit qu’elles ne sont pas cachées à Dieu. Cela signifie qu’Il les confesse devant Dieu et qu’Il est jugé par Dieu pour elles.
Il n’a pas porté les péchés du monde entier, Il n’a pas confessé les fautes de tous les hommes. Il n’a porté que les péchés de ceux qui croient en Lui et n’a confessé que les péchés de ceux qui se reconnaissent coupables devant Dieu. Dieu connaît les péchés de tous ceux pour qui Christ a souffert à la croix et les a jugés en Lui, de sorte qu’ils sont exempts du jugement.
Il est vrai, cependant, que l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix est suffisamment grande pour offrir le salut à tous les hommes. Tous peuvent venir. Personne ne pourra dire que ce n’était pas pour lui ou pour elle. Personne n’est exclu de l’offre d’être sauvé par la foi en Lui : « En effet cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1Tim 2:3-4 ; cf. Act 17:30-31 ; Mc 16:15).
7 - 13 Plainte
7 Que ceux qui s’attendent à toi ne soient pas rendus honteux à cause de moi, Seigneur, Éternel des armées ! Que ceux qui te cherchent ne soient pas rendus confus à cause de moi, ô Dieu d’Israël ! 8 Car à cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage. 9 Je suis devenu un étranger à mes frères, et un inconnu aux fils de ma mère ; 10 car le zèle pour ta maison m’a dévoré, et les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi. 11 Et j’ai pleuré, mon âme était dans le jeûne ; cela m’a valu de l’opprobre. 12 J’ai pris aussi un sac pour mon vêtement, et je leur suis devenu un proverbe. 13 Ceux qui sont assis à la porte [de la ville] parlent contre moi, et je sers de chanson aux buveurs.
Alors que le Seigneur Jésus est dans la souffrance la plus profonde, Il pense encore aux autres (verset 7). C’est ce qui Le caractérise. La nuit où Il devait être livré, sachant tout ce qui allait Lui arriver, Il a aimé les siens jusqu’à la fin (Jn 13:1) et a institué la cène (1Cor 11:23-25). À la croix, Il a pris soin de Marie (Jn 19:26-27) et du malfaiteur repenti (Lc 23:40-43). Là, Il a prié pour le peuple : « Père, pardonne-leur » (Lc 23:34a).
Dans ce psaume, Il demande à Dieu qu’à travers sa souffrance, d’autres ne soient pas rendus honteux de leur confiance en Dieu. Il a toujours attendu son aide de Dieu et, malgré cela, Il subit maintenant de grandes et profondes souffrances. Comment cela affectera-t-il ceux qui attendent aussi leur aide du « Seigneur, l’Éternel des armées » ?
À cause des souffrances que subit le Seigneur Jésus, il peut sembler que chercher le « Dieu d’Israël » est inutile. Il demande donc à Dieu que par Lui, par sa souffrance, ceux qui cherchent Dieu ne soient pas rendus confus. Il demande cela parce que malgré sa souffrance actuelle et l’absence apparente de Dieu, Il Lui fait toujours entièrement confiance.
Sa souffrance n’est pas futile, mais donne l’exemple de la confiance en Dieu, précisément dans la souffrance la plus profonde. La souffrance qu’Il endure a une cause et un but. Sa cause est le péché qui est entré dans le monde, déshonorant Dieu. Son but est que Dieu retrouve l’honneur qui Lui a été ravi par le péché de l’homme. Ce n’est qu’en voyant cela que l’on peut persévérer dans la confiance en Dieu. C’est ainsi que Dieu est glorifié. La conscience de ces deux aspects soutiendra le reste au temps de la fin.
Les souffrances que le Seigneur Jésus endure, Il les endure à cause de Dieu (verset 8). Il relie tout ce qui Lui arrive à Dieu. L’opprobre infligé à Dieu, Il le porte. La confusion prononcée à l’égard de Dieu couvre son visage.
Son identification complète avec Dieu dans ce que les hommes pécheurs Lui font subir a causé une profonde séparation entre Lui et ses frères selon la chair (verset 9 ; cf. Mc 3:21 ; Jn 7:3-9). Il est devenu un étranger pour eux. Ils ne Le connaissent même plus, Il est devenu « un inconnu aux fils de ma mère ». Cela témoigne d’une grande solitude.
Toutes les souffrances que le Seigneur a subies découlent de son zèle pour la maison de Dieu (verset 10). Il s’est consacré avec toute son énergie à la demeure de Dieu sur la terre. C’est le lieu où Dieu veut se rencontrer et avoir de la communion avec son peuple. Ce lieu doit répondre pleinement à sa sainteté. Pour cela, le Seigneur Jésus a travaillé avec un zèle qui L’a dévoré, un zèle qui lui a tout coûté (Jn 2:17).
Le peuple de Dieu a fait de cette maison une maison de trafic et une caverne de voleurs (Jn 2:16 ; Mt 21:13). Ce faisant, ils ont outragé Dieu. Ces outrages Lui a été faite de multiples façons et à maintes reprises. Cela montre à quel point cela a profondément attristé Dieu. Tous ces outrages sont tombés sur le Seigneur Jésus. C’est encore une fois l’identification de Lui avec Dieu.
Cela a aussi une application pratique pour nous. C’est ce que nous apprend Paul dans la lettre aux Romains, dans une section où il nous dit de ne pas nous plaire à nous-mêmes, mais de plaire à notre prochain, en vue du bien, pour l’édification (Rom 15:1-3). Ce faisant, il présente Christ comme exemple pour nous et cite ensuite ce verset (Psa 69:10b). Christ a eu à cœur l’honneur de Dieu tout au long de sa vie. Il a vécu pour cela et non pour lui-même. C’est pourquoi, à la fin de sa vie sur la terre, Il pouvait dire à son Père : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jn 17:4).
Il était si parfait dans ses rapports avec Dieu qu’Il ressentait comme siens les outrages dont Dieu était l’objet. Son exemple nous donne la force de faire ce qui est demandé : supporter les faiblesses des autres et plaire à notre prochain, en vue du bien, pour l’édification.
Christ a ressenti ces outrages plus profondément que nous ne pourrons jamais le faire. Cela L’a ému jusqu’aux larmes, Il en a pleuré (verset 11). Le chagrin causé par cette situation s’est mélangé au jeûne de son âme. Cependant, ses larmes et son jeûne n’ont pas suscité la pitié et encore moins le jugement de soi du peuple, mais L’a « valu de l’opprobre ».
Le sac, le vêtement de deuil, qu’Il a pris pour son vêtement, a manifesté les sentiments de son cœur (verset 12). Cela aussi ne Lui a pas apporté la compréhension de son chagrin face au déshonneur fait à Dieu. Au contraire, dans leur mépris, ils ont fait de son apparition dans le vêtement de deuil un proverbe.
Les gens du commun n’étaient pas les seuls à Le mépriser. Il a été le sujet de conversation du jour « de ceux qui sont assis à la porte » (verset 13). Ce sont les considérables et les juges du peuple, la couche supérieure de la population (Mt 27:41 ; Jos 20:4 ; Rut 4:1-2 ; Lam 5:14). La classe inférieure du peuple, les buveurs, les gens qui ne peuvent pas se contrôler, se sont aussi moqués de Lui (Mt 27:44). Ils ont chanté une chanson de moquerie à son sujet. Tout ce qu’Il a fait pour son Dieu, tout ce sous quoi Il a été accablé, a été répondu au mépris et à la moquerie du peuple, du haut en bas de l’échelle (cf. Lam 3:14).
14 - 19 Prière pour la rédemption
14 Mais, pour moi, ma prière s’adresse à toi, Éternel, en un temps de faveur : ô Dieu ! dans la grandeur de ta bonté, réponds-moi selon la vérité de ton salut. 15 Délivre-moi du bourbier, et que je n’y enfonce pas ; que je sois délivré de ceux qui me haïssent et des profondeurs des eaux. 16 Que le courant des eaux ne me submerge pas, que la profondeur ne m’engloutisse pas, et que le puits ne ferme pas sa gueule sur moi. 17 Réponds-moi, ô Éternel ! car ta bienveillance est bonne ; selon la grandeur de tes compassions, tourne-toi vers moi ; 18 et ne cache pas ta face à ton serviteur, car je suis en détresse. Hâte-toi, réponds-moi. 19 Approche-toi de mon âme, sois son rédempteur ; rachète-moi à cause de mes ennemis.
Le psalmiste – et prophétiquement le Seigneur Jésus – s’adresse à l’Éternel son Dieu dans la prière dans toute sa détresse (verset 14). Toute la vie du Seigneur Jésus a été entièrement « prière » (Psa 109:4b), en particulier pendant ses souffrances. Le psalmiste, dans sa profonde souffrance des versets précédents, cherche refuge auprès du Dieu de l’alliance, l’« Éternel ».
Le fait qu’il s’adresse à Dieu en tant qu’« Éternel » implique qu’il compte sur la grandeur de la bonté de Dieu – c’est-à-dire la fidélité de Dieu aux promesses de son alliance – grâce à laquelle il est assuré d’être sauvé par Dieu. Comme nous l’avons vu précédemment, dans ce deuxième livre des Psaumes, le nom Éternel est très peu mentionné. Cependant, au moment où la fidélité de Dieu en rapport avec l’alliance entre en jeu, le nom de l’Éternel revient.
Il sait qu’il y a « un temps de faveur » (cf. Ésa 49:8 ; 2Cor 6:2). Il attend ce moment avec impatience. Nous pouvons lire cela comme une prière pour un temps de faveur. Cependant, il est plus possible de le lire comme une observation, c’est-à-dire que la prière est un temps de faveur. Cela s’explique par le fait que le psalmiste est totalement assuré de la vérité et du salut de Dieu.
Ce temps de faveur vient à cause de la grandeur de la bonté de Dieu. Cette bonté, le Seigneur Jésus la connaît et compte dessus. Il demande que sa prière soit entendue parce qu’Il connaît « la vérité » du salut de Dieu. Nous pouvons penser ici à sa prière à Gethsémané (Héb 5:7). Ce qu’Il dit ensuite fait aussi penser à cela.
Le Seigneur Jésus se voit dans « le bourbier » par lequel Il se sent entouré (verset 15). Le bourbier n’est pas ici une image du péché. Ici s’applique le principe de la pensée parallèle entre la première et la seconde moitié de ce texte. Il apparaît alors que ‘le bourbier’, à la première ligne, désigne ‘ceux qui haïssent’ et que ‘les profondeurs des eaux’, à la deuxième ligne, renvoient à la même chose. La haine, en paroles et en actes, de ces personnes hostiles peut te tirer vers le bas au point d’étouffer ta vie spirituelle. Elle peut rendre ton cœur amer, te faisant sombrer spirituellement. Le Seigneur Jésus demande à Dieu de Le délivrer de cela.
La délivrance qu’Il demande implique deux formes de souffrances qu’Il subit. Tout d’abord, Il demande à être délivré de ceux qui Le haïssent. Ensuite, Il demande à être délivré d’une deuxième souffrance, une souffrance plus grande que la première. Il exprime l’énorme gravité et la profondeur de cette souffrance par trois images (verset 16). Premièrement, Il parle du « courant des eaux » – qui est un tourbillon – qu’il ne Le « submerge » pas – ce qui signifie que le tourbillon Le tire vers le bas. Deuxièmement, Il parle de « la profondeur », ou : l’abîme, pour qu’elle ne L’« engloutisse » pas. Enfin, Il parle du « puits » pour qu’il ne « ferme pas sa gueule » sur Lui, Le privant ainsi de la lumière et de la vie.
Le puits est un réservoir d’eau souterrain, en forme de poire, qui peut être scellé par une pierre pour éviter qu’un animal ne tombe dedans et ne rende l’eau inutilisable. C’est un puits taillé qui, lorsqu’il est à sec, peut servir de prison (Gen 37:23-24 ; cf. Jér 38:6). Si l’ouverture est fermée, il est impossible de s’échapper. Le puits est parfois une image du danger que représente le royaume des morts (cf. Psa 55:24 ; 88:7).
Ces trois manifestations – le courant des eaux, la profondeur et le puits – indiquent à quel point Il voit lourd le jugement que Dieu va faire peser sur Lui à cause des péchés qu’Il prend sur Lui. Il s’y noie, en est dévoré et coupé de la communion avec Dieu. Il voit devant Lui la fin de sa vie sur la terre, rejeté de la vie devant Dieu. En tant que Juif craignant Dieu et fidèle, cette pensée Lui fait horreur. Son seul désir a toujours été de vivre avec et pour Dieu. Que cela prenne fin, et d’une manière aussi dramatique, Le remplit d’horreur.
Cela L’amène à demander à nouveau la réponse à sa prière (verset 17). Il la demande en vertu de la « bienveillance » de Dieu. Aussi, Il demande que Dieu se tourne vers Lui parce qu’Il connaît la grandeur des compassions de Dieu. La bonne bienveillance et les grandes compassions de Dieu constituent la base de sa prière.
Il rappelle à Dieu qu’Il est son « serviteur » (verset 18). David est appelé plusieurs fois serviteur de l’Éternel (Psa 18:1 ; 36:1 ; Ésa 37:35). Le Seigneur Jésus est aussi appelé « le serviteur de l’Éternel » dans la seconde moitié du livre d’Ésaïe. David prie l’Éternel en vertu de l’alliance et du fait qu’il entretient une relation particulière avec l’Éternel en tant que son serviteur. Ce dernier point s’applique de manière superlative au Seigneur Jésus.
Il L’a toujours servi sans condition et avec une fidélité sans faille. Dieu ne peut donc pas Lui cacher sa face ? La crainte de cela L’oppresse. Il ne peut pas vivre en dehors de la présence de Dieu. C’est pourquoi Il supplie Dieu de Le répondre bientôt.
La prière du psalmiste consiste à la demande de l’Éternel d’agir réellement et immédiatement en s’approchant de lui (verset 19 ; cf. Mal 3:5). Lorsqu’il fait cette expérience, lorsque Dieu s’approche de lui, la rédemption à lieu. Aucune puissance ne peut tenir en présence de Dieu. Il demande le rachat à cause de ses ennemis. Il ne veut pas qu’ils pensent que Dieu est incapable de le racheter d’une ruine imminente. Ici aussi, il pense à l’honneur de Dieu.
20 - 22 Brisé et accablé
20 Toi, tu connais mon opprobre, et ma honte, et ma confusion : tous mes adversaires sont devant toi. 21 L’opprobre m’a brisé le cœur, et je suis accablé ; j’ai attendu que [quelqu’un] ait compassion [de moi], mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé. 22 Ils ont mis du fiel dans ma nourriture, et dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre.
Le psalmiste fait appel à l’omniscience de Dieu : « Toi, tu connais » (verset 20 ; cf. Héb 4:13). Par conséquent, Dieu connait aussi les mauvaises actions de ses ennemis. Ses ennemis le persécutent, l’affligent et lui causent tous ces opprobres, cette honte et cette confusion . Encore une fois, cela est particulièrement vrai pour le Seigneur Jésus.
Dieu sait que le fait qu’Il défende l’honneur de Dieu est la cause de toutes ces souffrances. Dieu sait aussi exactement qui est celui qui L’afflige en L’accusant à tort et en se moquant de Lui. Cela Lui donne la paix dans sa relation avec Dieu. Il peut s’en remettre à celui qui juge justement (1Pie 2:23).
Cela dit, tout ce que les hommes Lui ont fait a brisé son cœur et L’a accablé (verset 21). Il n’est pas insensible à ce que les hommes Lui font. Il n’est pas non plus insensible à ce que les hommes ne Lui donnent pas. C’est pourquoi Il a « attendu que [quelqu’un] ait compassion » de Lui […] et des consolateurs ». Sa conclusion est poignante : « il n’y a eu personne » et Il « n’en a pas trouvé ».
Il n’y a pas de compassion de la part de ses ennemis, mais pas non plus de la part de ses disciples. Lorsqu’Il parle de sa souffrance imminente lors de l’institution de la cène, ils se disputent pour savoir lequel d’entre eux serait estimé le plus grand (Lc 22:19-24). À Gethsémané, son âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort au sujet de la tâche qui L’attend. Il a demandé aux trois disciples qui sont avec Lui de veiller avec Lui. Mais ils s’endorment (Mt 26:37-40). Quelle profonde déception pour Lui ! Lorsque le Berger a été frappé, les brebis ont été dispersées (Zac 13:7 ; Mt 26:31).
Ses ennemis Lui ont donné autre chose (verset 22 ; Mt 27:34,48). Donner du fiel amer en guise de nourriture à quelqu’un est en effet une façon très mesquine de satisfaire la faim de quelqu’un. Il en est de même pour donner du vinaigre à quelqu’un qui a extrêmement soif. Ainsi, au lieu d’offrir de la compassion et de la consolation, ils ont offert une sorte de nourriture et de boisson qui a augmenté sa souffrance. C’est ce qu’on appelle le sadisme : prendre du plaisir à blesser ou à humilier délibérément quelqu’un d’autre. Rien n’a été épargné au Seigneur.
23 - 30 Prière pour le jugement
23 Que leur table soit un piège devant eux, et que ce qui tend à la prospérité leur soit un filet ; 24 Que leurs yeux soient obscurcis de sorte qu’ils ne voient pas, et fais continuellement chanceler leurs reins. 25 Répands sur eux ton indignation, et que l’ardeur de ta colère les atteigne. 26 Que leur demeure soit dévastée, qu’il n’y ait personne qui habite dans leurs tentes. 27 Car ils persécutent celui que toi tu as frappé, et parlent pour la douleur de ceux que tu as blessés. 28 Mets-leur en compte iniquité sur iniquité, et qu’ils n’entrent pas en ta justice ; 29 qu’ils soient effacés du livre de vie, et qu’ils ne soient pas inscrits avec les justes. 30 Mais pour moi, je suis affligé et dans la douleur : que ton salut, ô Dieu, m’élève en un lieu de sûreté !
La souffrance que les peuples, en particulier le peuple de Dieu, ont infligée au Seigneur Jésus a fait monter leurs péchés jusqu’au ciel. Elle montre l’endurcissement total de l’homme (cf. Gen 6:11). Ils ont comblé la mesure du péché de leurs pères (Mt 23:32). Cela ne laisse rien d’autre à Dieu que d’apporter la juste rétribution de son jugement. C’est ce que demande le Seigneur Jésus (verset 23).
Il s’agit plus particulièrement du jugement du peuple terrestre de Dieu. Nous apprenons cela de Paul qui applique les versets 23-24 au peuple de Dieu comme preuve du jugement d’endurcissement que Dieu porte sur ‘le reste’ du peuple (Rom 11:7-10). ‘Le reste’, c’est la multitude apostate du peuple de Dieu.
Le fait que le Seigneur Jésus demande cela n’est pas incompatible avec la prière qu’Il a adressée à son Père à la croix pour qu’Il leur pardonne le péché de son rejet. Il demande à son Père de ne pas leur imputer ce péché comme un péché impardonnable (Lc 23:34). Cela leur donne la possibilité de fuir vers la ville de refuge, c’est-à-dire de se repentir (Act 2:38). Dans ce psaume, il s’agit d’ennemis endurcis, de personnes qui ne veulent absolument pas se repentir. Au temps de la fin, il s’agit de l’Antichrist et de ses partisans, ou de l’Israël apostat.
Ces gens ont « leur table ». De cette table, ils ont donné à David de la nourriture et des boissons avariées. Il a parlé de cette nourriture et de cette boisson au verset 22. Maintenant, il demande – selon le principe : œil pour œil et dent pour dent (Exo 21:24) – que Dieu leur fasse ce qu’ils lui ont fait.
Nous pouvons également dire que par « leur table », on entend l’autel dans le temple, qui est appelé « la table de l’Éternel » (Mal 1:7,12). Ici, cependant, cette table est appelée « leur table ». Il en est de même pour les fêtes de l’Éternel qui, plus tard, sont aussi appelées fêtes des Juifs (Jn 6:4 ; 7:2). La table est le symbole de la communion (1Cor 10:18-21). La table du Seigneur est le symbole de la communion des croyants avec Lui et entre eux. ‘Leur table’ est le symbole d’une communion d’apostats. C’est une table de démons, où ce sont les démons qui commandent.
Cette communion deviendra « un piège devant eux, et que ce qui tend à la prospérité leur soit un filet ». Cela s’est produit historiquement en l’an 70, lors de la désolation du temple. Au cours de ce processus, des centaines de milliers de Juifs ont été massacrés par les Romains. Cela se reproduira au temps de la fin, lorsque les Assyriens conquerront Jérusalem et massacreront les masses apostates (Zac 13:8). On peut aussi penser à l’alliance des deux bêtes d’Apocalypse 13, la Bête de la mer et la bête de la terre (Apo 13:11-15). Leur communion mène à leur chute commune (Apo 19:20).
Ceux qui s’opposent obstinément à Dieu et à son Christ seront privés de toute lumière sur les choses de Dieu (verset 24). Ils ne verront plus jamais la lumière. À « leurs reins » sera retirée toute force, ce qui aura pour conséquence qu’ils feront « continuellement chanceler ». Ils vacilleront sur leur chemin comme des gens ivres. Sur le plan spirituel, Israël est aveugle et impuissant. Seul Christ peut les guérir. Quand un reste du peuple « se tournera vers le Seigneur, le voile sera ôté » (2Cor 3:16).
En termes clairs et puissants, le psalmiste demande à Dieu de répandre son indignation sur eux et que l’ardeur de sa colère les atteigne (verset 25). C’est ce qu’ils méritent à cause de leur attitude et de leur attitude contre tout ce qui est de Dieu.
Ils ne doivent pas seulement être frappés par le jugement personnellement, mais aussi tout leur cadre de vie (verset 26). « Leur demeure » fait référence à l’environnement auquel ils appartiennent, nous dirions le quartier où ils ont grandi et où ils vivent. « Leurs tentes » fait référence à leurs propres habitations (cf. Nom 16:26). Tout cela est empoisonné, parce que le diable est aux commandes et qu’ils le laissent dicter tous les domaines de leur vie. Ils sont mordus par les serpents venimeux, une image de Satan et de ses démons (Nom 21:6).
Moïse, en réponse à la rébellion de Coré et de ses partisans, dit : « Éloignez-vous, je vous prie, d’auprès des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien qui leur appartienne, de peur que vous ne périssiez dans tous leurs péchés » (Nom 16:26). Le souhait du psalmiste est que ces hommes méchants soient radicalement éradiqués, racine et branche, afin qu’ils ne reviennent jamais.
Nous reconnaissons dans ce verset Judas, le traître du Seigneur. Ce verset lui est appliqué par Pierre sous la conduite du Saint Esprit (Act 1:16,20) pour choisir quelqu’un qui prendra la place vacante de Judas parmi les douze apôtres. Judas est un type de l’Antichrist et le chef de la foule apostate qui a emmené le Seigneur Jésus en captivité. Cela montre une fois de plus que les ennemis dont parle le Seigneur dans ce psaume sont des hommes vraiment endurcis.
Leur persécution de l’Homme frappé par Dieu en est une preuve supplémentaire (verset 27 ; cf. Ésa 53:4b,10). Dans la souffrance de Christ qui Lui est infligée par Dieu, ils voient une raison de se moquer de Lui. Le reste confessera aussi cela comme péché (Ésa 53:4b) et reconnaîtra qu’Il a été blessé pour leurs transgressions et écrasé pour leurs iniquités (Ésa 53:5a). Les apostats, eux, ne connaissent pas la repentance. Ils parlent en se moquant de la douleur de celui qui a été blessé par Dieu. Cela rappelle ce que David a vécu à cause des malédictions de Shimhi (2Sam 16:5-8).
Par chaque crime qu’ils ont fait à Christ, ils ont ajouté un crime à un autre (verset 28). Dieu doit les juger pour cela (cf. Ésa 40:2). Ces apostats ne peuvent pas et ne viendront pas à la justice de Dieu, c’est-à-dire au salut de Dieu. Ils ne pourront jamais échapper au juste jugement de Dieu.
Leur part doit être qu’ils soient « effacés du livre de vie » (verset 29). Cela signifie premièrement qu’ils doivent mourir, et deuxièmement qu’ils ne se tiendront pas debout lors du jugement dernier (Psa 1:5). Dieu n’a pas besoin d’un livre, bien sûr, mais c’est dit ainsi pour nous aider à comprendre son intention pour la vie. Le livre de la vie est ici le livre dans lequel chaque personne née est inscrite.
Dieu « ne prend pas plaisir en la mort du méchant,… mais [plutôt] à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive ! » (Ézé 33:11). Si le méchant ne le fait pas, Dieu l’efface de ce livre de vie (cf. Apo 3:5 ; 22:19). Devant le grand trône blanc, ce livre sera ouvert. Il apparaîtra alors que ce ne sont pas leurs noms qui y figurent, mais leurs œuvres mauvaises (Apo 20:12). Parce que leurs noms n’y figurent pas, ils seront jetés dans l’étang de feu (Apo 20:15).
Les noms qui restent dans le livre de vie sont les noms de tous ceux qui sont associés à l’Agneau. Leurs noms se trouvent aussi dans un autre livre : « le livre de vie de l’Agneau immolé » (Apo 13:8 ; 17:8 ; 21:27). L’Agneau est le nom de Christ spécifiquement associé à son humiliation. Les noms de tous ceux qui L’ont suivi dans son humiliation sont inscrits dans le livre qui porte son nom depuis la fondation du monde. Les noms de ceux qui ont été effacés du livre général de la vie sont absents de ce livre.
Dans sa profonde souffrance, le psalmiste continue de placer sa confiance en le salut de Dieu. De manière prophétique, le Messie parle une fois de plus de la profonde détresse dans laquelle Il se trouve (verset 30). Il est rassuré de savoir que Dieu punira justement l’injustice. Avec le crie suppliant « ô Dieu », Il demande à Dieu que son salut L’élève « en un lieu de sûreté ». Il sera alors délivré de son affliction et de sa douleur. Dieu l’a fait en Le ressuscitant d’entre les morts.
31 - 37 Louer le nom de Dieu
31 Je louerai le nom de Dieu dans un cantique, et je le magnifierai par ma louange ; 32 et cela plaira plus à l’Éternel qu’un taureau, un bœuf qui a des cornes et le [sabot] divisé. 33 Les humbles le verront, ils se réjouiront ; vous qui cherchez Dieu, votre cœur vivra. 34 Car l’Éternel écoute les pauvres et ne méprise pas ses prisonniers. 35 Les cieux et la terre le loueront, les mers et tout ce qui peut se mouvoir en elles. 36 Car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda ; on y habitera, et on la possédera ; 37 la descendance de ses serviteurs l’aura pour héritage, et ceux qui aiment son nom y demeureront.
Jusqu’à quatre fois, le psalmiste a prié pour le salut (versets 2,7,14-19,23-30). Les trois premières fois, sa prière a été suivie d’une plainte. Aux versets 23-30, nous avons la quatrième prière. Celle-ci est suivie aux versets 31-37 non pas d’une plainte, mais d’un cantique de louange. Il a prié à la fin de la prière au verset 30b que le salut de Dieu le protégera. Le psalmiste est tellement sûr de l’exaucement de cette prière qu’il se lance alors dans des cantiques de louange. Pour nous, c’est le Seigneur Jésus, dont le nom signifie ‘l’Éternel sauve’ ou ‘l’Éternel donne le salut’.
Le Messie loue le nom de Dieu dans un cantique (verset 31). Il est exaucé à cause de sa piété (Héb 5:7) et rend gloire à Dieu pour cela. Il Le magnifie par des actions de grâces. Il a toujours magnifié Dieu par des louanges, même à une époque où son rejet par le peuple est évident (Mt 11:25a). Ayant été sauvé de la mort, Il magnifie aussi Dieu pour ce qu’Il a fait en Le ressuscitant d’entre les morts.
Sa louange plaît « plus à l’Éternel qu’un taureau, un bœuf qui a des cornes et le [sabot] divisé » (verset 32). Nous voyons ici que même dans l’Ancien Testament, la louange plaît davantage à l’Éternel que les sacrifices d’animaux, ce qui ne veut pas dire que les sacrifices d’animaux n’étaient pas nécessaires. Le Nouveau Testament nous apprend que ces sacrifices d’animaux ne sont que des images de la réalité, à savoir le sacrifice de Christ.
L’exaucement de la prière du Messie amène les humbles à se réjouir en voyant ce que Dieu Lui a fait (verset 33). Les humbles sont le reste fidèle. Ils ont beaucoup souffert, aussi à cause du désespoir qu’ils ont ressenti à cause de l’humiliation qui leur a été infligée. Leur humiliation est semblable à celle qui a aussi été infligée au Messie. Pourtant, eux aussi ont continué à chercher Dieu. Grâce à ce qu’ils voient, leur cœur vivre. Ils hériteront de la terre avec le Messie (Mt 5:5), le véritable humble (Mt 11:29).
Ils voient dans la délivrance de la détresse, qui est la part du Messie, que « l’Éternel écoute les pauvres » (verset 34). Ces pauvres sont aussi le reste fidèle. Ce sont les pauvres en esprit qui ont été opprimés. Ils peuvent maintenant entrer dans le royaume, à la suite du Messie, le véritable humble, littéralement pauvre, en esprit, car le royaume est à eux (Mt 5:3).
Les humbles du verset 33 sont ici appelés « les pauvres ». Ils sont pauvres et opprimés et incapables d’offrir de grands sacrifices tels qu’un taureau ou un bœuf, pas même du petit bétail, mais peut-être une colombe. Quoi qu’il en soit, le reste peut offrir des louanges. Cela est plus précieux pour l’Éternel que de grands sacrifices comme un bœuf ou un taureau.
Ils sont aussi « ses prisonniers ». Ils seront déportés en captivité, mais Il ne les perdra jamais de vue et ne les abandonnera jamais. Bien qu’ils aient été captifs des nations, ils sont restés avant tout ses prisonniers. En son temps, Il fera basculer leur sort. Il opère la repentance dans leurs cœurs. Ils feront alors l’expérience qu’il ne les méprise pas.
Cette grande œuvre de délivrance a pour résultat que « les cieux et la terre le loueront » (verset 35). Le livre des Psaumes se termine par ces paroles : « Que tout ce qui respire loue Yah ! Louez Yah ! » (Psa 150:6). Même « les mers et tout ce qui peut se mouvoir en elles » sont appelées à le faire. Ce que Dieu a fait en faveur de son Messie et du reste fidèle a des conséquences bénéfiques pour toute la création. La création est alors libérée de la malédiction qui a été placée sur elle par le péché de l’homme (Rom 8:21). Pour cela, Dieu et son Fils, l’Agneau, reçoivent louange et honneur pour l’éternité (Apo 5:13).
Grâce au salut de Sion, il y a un centre de bénédiction sur la terre (verset 36). De Sion, la bénédiction s’écoulera jusqu’aux bouts de la terre. Cette bénédiction se manifestera principalement par la reconstruction des villes de Juda. L’Éternel rebâtira Jérusalem (Psa 147:2). Au cours de ce processus, le reste se mettra également au travail et ont été appelés « réparateur des brèches, restaurateur des sentiers fréquentés » (Ésa 58:12). Les nations ne seront pas non plus laissées pour compte, car « les fils de l’étranger bâtiront tes murs » (Ésa 60:10 ; 61:4).
Le peuple de Dieu y vivra et la possédera. Il n’y aura plus d’ennemi pour les menacer de perdre à nouveau la bénédiction. Ils hériteront le pays et vivront en paix et sans souci dans leurs villes. De toute évidence, dans l’histoire d’Israël, cela ne s’est jamais réalisé. Puisque rien de la parole de Dieu ne reste inaccompli, cette section est toujours future ou prophétique.
Leur héritage ne tombera plus entre des mains hostiles, mais restera en possession de la famille (verset 37). Le peuple est ici appelé « ses serviteurs ». Cela souligne qu’ils recevront, eux et aussi leurs descendants, l’héritage parce qu’ils L’ont servi fidèlement. Ils ne L’ont pas servi comme des esclaves soumis, bien qu’ils le soient, mais par amour. Ils y demeurent parce qu’ils « aiment son nom ». Ce sera la part de tous ceux qui aiment son nom jusqu’aux générations lointaines (Ésa 45:25 ; 60:21-22).
Ainsi, ce psaume décrivant une souffrance extraordinaire de l’Oint de Dieu et du reste fidèle se termine par une grande louange à Dieu. La souffrance et l’amertume feront place à un repos éternel et à une joie sans fin pour Christ et ses rachetés. Ce repos et cette joie à la fin de la création, c’est-à-dire dans le royaume de paix, sont meilleurs qu’au début, lors de sa création (Ecc 7:8a ; cf. Job 42:12).
La joie de la rédemption est ici la ‘joie qui est devant eux’ (cf. Héb 12:2). En conséquence, ils reçoivent la force d’endurer la croix et de mépriser la honte. Cela est parfaitement réalisé par le Seigneur Jésus. Cela s’applique aussi au reste et à nous.
Psaume 70